19 octobre 2009

 
HISTOIRE LOCALE La préhistoire | L'antiquité | Le Moyen Age | Epoque moderne | La Révolution | L'Empire | XIXe siècle | XXe siècle |


les liens en bleu renvoient vers des pages détaillées concernant les personnages, les sites et l'histoire.
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La préhistoire

 
Brunoy était déjà habité aux temps préhistoriques. On a trouvé de nombreux témoins de l’industrie de la pierre taillée comme de la pierre polie à "la Sablière" route de Corbeil.
Au bord de la rivière, des monuments mégalithiques, comme la "Pierre Frite" témoignent de la présence de populations à la fin du Néolithique.
La Pierre Fritte - Brunoy. Cl GRAS

 
L'antiquité

Les Romains avaient établi une "villa" sur les hauteurs exposées au sud (rue du Rôle).
La voie romaine d’Agedincum (Sens) à Lutèce (Paris) suivait le tracé de la N.6. Au niveau de la Pyramide de Brunoy, il existait un vicus qui faisait probablement relais de poste. Des vestiges en ont été mis au jour lors de l'élargissement de la route en 1989.
La forêt de Sénart a livré des traces de nombreux établissements agricoles qui prouvent que cette forêt n'existait pas dans l'antiquité.
 
Le Haut Moyen Age

La période mérovingienne n’a laissé que peu de traces à Brunoy. On a exhumé seulement quelques sarcophages de pierre calcaire et différents objets datant de cette époque, notalmment autour de l'église.
En 1987, une pêcherie mérovingienne a été découverte dans l'Yerres, en aval du moulin de Brunoy. elle se présente sous la forme d'un ensemble de petits pieux implantés dans un substrat riche en matériaux organiques.

 
Le Moyen Age

Au Moyen Age , Brunoy était composé de trois fiefs principaux : le domaine royal (la Tournelle), le fief du Prieuré d’Essonnes, et le fief de Brunoy. C’est ce dernier que les seigneurs de la famille des Brunayo prirent en main jusqu’en 1270. Puis le fief s’éparpilla en de nombreuses petite propriétés. Ce fut une période de dispersion.
Vint alors une autre famille de seigneurs, les Lannoy . Ils s’ingénièrent, à partir de 1441, par mariages, héritages, achats, à reconstituer le domaine. Mieux ! Ils absorbèrent le fief royal et le fief du Prieuré ! Vers 1648, ils étaient les seuls seigneurs de Brunoy. Durant cette période, Brunoy eut à subir plusieurs fois les horreurs de la guerre . En 1435, pendant la guerre de cent ans ; en 1464 pendant la lutte entre Louis XI et Charles le Téméraire. Le chateau seigneurial se dressait au bord de l'Yerres.

 
Epoque moderne

En 1590 Brunoy fut incendiée par les Espagnols du duc de Parme ; enfin en 1652, durant la Fronde, les troupes espagnoles envahirent le pays et firent payer cher aux habitants les défaites que leur infligeait Turenne.
Le Brunoy de cette époque se présentait comme un petit bourg enserré dans ses murailles et ses fossés, avec des portes fortifiées, un château féodal gardant la rivière, des rues étroites, un cimetière autour de l’église, des maisons de torchis aux toits de paille, habitées en majorité par des cultivateurs et des bûcherons.
Puis le domaine de Brunoy fut acheté en 1766 par Jean Paris de Monmartel, un grand financier qui prêtait de l’argent à Louis XV. Il était le parrain de la marquise de Pompadour. Il fit agrandir et transformer le vieux château qui, jusque-là, n’était qu’une forteresse rébarbative. Il en fit une demeure agréable et luxueuse. Il établit sur le côteau qui s’étendait devant son château de magnifiques jardins peuplés de statues, de cascades, de jets d’eau : un petit Versailles ! Il fit bien des envieux. Et Brunoy acquit ainsi une célébrité méritée.
Le pont Perronet - Brunoy. Cl Ph Bonnin Après sa mort, son fils, Armand de Monmartel, le fameux Marquis de Brunoy, qui n’avait peut-être pas toute sa raison, dilapida une grande partie de la fortune de son père en fêtes inimaginables, en dons munificents à son église, en cérémonies religieuses, et surtout en beuveries innombrables avec ses laquais. Il fut interdit par voie de justice et exilé en Normandie où il mourut en 1781.
Arriva à Brunoy un autre personnage : c’est le Comte de Provence, frère de Louis XVI. Il acheta Brunoy au marquis Armand de Monmartel et s’installa dans le "Petit Château" où, à gros frais, il fit réaliser une demeure agréable avec théâtre et jardins. Il donna là de grandes fêtes dispendieuses auxquelles assistaient Louis XVI et Marie Antoinette.

 
La Révolution

Puis ce fut la Révolution. Le comte de Provence, futur Louis XVIII, s’enfuit à l’étranger avec les émigrés. Tout son domaine fut récupéré par l’Etat et vendu à l’ancan : château à demi démoli, jardins démantelés par des affairistes sans scrupules, avides de gains faciles.
On assista à quelques cérémonies patriotiques et il y eut dans la ville plusieurs sections de la Garde Nationale.
 
L'Empire

Napoléon prit le pouvoir, et Brunoy qui avait un moment sommeillé, redevint à la mode.
Talma, le grand tragédien, ami de Napoléon, s’installa dans une demeure ancienne qu’il rénova joliment, la "Gouvernerie", au bas de notre rue Talma.
Dupont Chaumont, général d’empire et ambassadeur en Hollande, vint se fixer aux Bosserons.

 
XIXe siècle

La paix revenue, avec la chute de l’Empire,des industriels, des bourgeois fortunés, des artistes, des notaires, etc, s’installèrent à Brunoy dans de grandes et belles demeures pendant tout le XIXème siècle. De ces propriétés, certaines ont disparu : la maison Talma,le château de Soulins, la maison blanche dite "du Pacha" la Datcha (ex- Villa des Roches) ; d’autres sont encore debout :La Brégalière, le château des Ombrages, l’ ex collège d’Hulst, le château Morel d’Arleux. Citons un industriel qui fabriquait des couverts argentés connus dans le monde entier ; Charles Christofle.
Le Second Empire se termina par l’occupation allemande et à Brunoy, par l’installation dans le château des Ombrages d’un état-major prussien et d’un petit hôpital.
Général San Martin.

 
XXe siècle

La vocation bourgeoise de la ville fut bouleversée par la transformation successive de grands domaines en lotissements ; cela changea le caractère de Brunoy, car les acheteurs étaient en majorité des ouvriers ou des employés. Pendant ce qu’on est convenu d’appeler « La Belle Epoque »,Brunoy était très visitée surtout le dimanche, par les Parisiens qui allaient dans le quartier de la Pyramide. Là fleurissaient les guinguettes, restaurants et bals populaires bon enfant ; le Moulin de la Galette,la Maison Gervaise, le Chat Noir, le Cheval Blanc, le Petit Robinson, etc... On y prenait un plaisir simple au son des tangos , des polkas ou des quadrilles.
Vint la guerre de 1914-1918 avec son cortège de deuils et de désolations ; 213 Brunoyens disparurent dans les combats. Pendant l’entre-deux guerres, les lotissements prospérèrent : lotissement des Bosserons, du Verger, du Parc de la Gare,etc
Puis la guerre de 1939-1945 et l’Occupation apportèrent à Brunoy une vie à la fois rétrécie et mouvementée ; un certain nombre de résistants luttèrent pour la liberté de la France ; quelques-uns y laissèrent la vie... soldats, résistants, déportés. Il y eut 35 victimes à déplorer.
Et maintenant , un autre Brunoy se fait jour avec la construction d’immeubles en série ; Soulins, Talma, et surtout les Hautes Mardelles, ce qui a amené un brassage de population. Mais Brunoy, malgré ces changements, reste toujours, avec ses bords de l’Yerres et ses souvenirs du passé, avec sa forêt de Sénart si proche, une ville où l’ on aime vivre.
Jacques Gauchet