25/01/2005
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Les seigneurs de Brunoy



J. Gauchet
LES BRUNAYO
XIe - XIIIe

Après la période des grandes invasions normandes, la veulerie des rois a amené en France, ce qu’on a appelé la Féodalité. C’est à dire  qu’à défaut du roi, un homme prenait en charge la défense d’un territoire qu’on appela un fief, se bâtissait un château défensif et protégeait avec ses soldats les alentours. C’était "Le Seigneur". Toute une hiérarchie s’établit entre les différents seigneurs, un véritable code régissait leurs rapports entre eux. Au sommet de cette hiérarchie, se trouvait naturellement le roi.

Pour Brunoy, ce fut la famille des BRUNAYO qui se constitua un fief dans le pays, construisit un château fort au bord de l’Yerres et fit élever des remparts autour de la petite ville. Le nom de BRUNOY est dérivé de leur patronyme.
Trois siècles durant, ces Brunayo protégèrent et dirigèrent le pays, du XIème au XIIIème siècle. Ces hommes au tempérament de guerriers et de chasseurs étaient rudes
Leur blason, à l’origine portait "d’or au lion de gueules". Mais l’un de ces seigneurs partit en croisade. Il faut croire qu’il fit merveille en Palestine, car il eut le droit de porter "D’or à la croix de gueules , cantonné de quatre lions de même". Ce seigneur s’appelait Anseau de Brunayo.
Nous n’avons connaissance que de sept seigneurs de cette lignée. Ils avaient pour nom  Garnier, Hugues, Ansel (ou Anseau  notre croisé) Ferric, Philippe Ier, Jean et Philippe II.
Le dernier de la lignée des Brunayo n’avait pas d’héritier mâle (1270). Lorsque les filles se marièrent, elles se partagèrent l’héritage qui fut  divisé en un grand nombre de petits fiefs minuscules. Ce fut une période d’éclatement du fief de Brunoy.
 



J. Gauchet 
LES LANNOY
1415 - 1717

Après que les BRUNAYO eurent disparu et que le fief de Brunoy se fut morcelé, vint la période des rassembleurs qui peu à peu reconstituèrent le fief  originel. Ce furent les membres de la famille « de Braye » ‘ou Brie)En dernier ressort, la fille d’Arthus de Braye (mort à AZINCOURT 1415) épousa un nommé Jean de Lannoy (1411). C’était le rejeton d’une famille noble bien plus considérable que celle des Brunayo. Le domaine hérité d’Arthus  fut complété, agrandi, avec une constance régulière par les descendants de Jean de Lannoy.

Christophe, gentilhomme de la chambre du roi, agrandit le domaine ; son fils Charles de Lannoy relève les murailles et embellit la propriété. Mais une période de troubles sévit dans la région de Paris : pillage par les Anglais, Caïmans d’Ile de France, Ecorcheurs, et en plus le passage des armées espagnoles du duc de Parme venu combattre l’armée protestante de Henri IV :Il passe par Brunoy et incendie le Château…
Le calme revenu, c’est Charles de Lannoy de la Boissière qui vient rebâtir et embellir le château, créer des jardins au bord de l’Yerres. Il installe une ferme rue du Réveillon et agrandit le parc (1630). La Fronde apporta à Brunoy tout un cortège de misères et de dévastations (1652).
Lorsque Charles de Lannoy mourut, il laissa le fief à sa fille Anne Elisabeth de Lannoy qui le donna à sa fille Jeanne Charlotte de Plessis  Liancourt.. Charles IV (dit « Le trembleur) hérita de sa mère Jeanne Charlotte. ? Il agrandit le domaine et le légua a à ses neveux, les deux princes de Laroche Foucault  qui le vendront  au sieur Le Boucher de Plouic.
La famille directe de Jean de Lannoy s’est éteinte.

Bibliographie : Les Lannoy, seigneurs de Brunoy de 1437 à 1717 Gauchet Jacques  LE MONMARTEL N° 10 - 1983