12/11/2002
Histoire de Brunoy (Essonne)
Page précédente
LA REVOLUTION A BRUNOY
J. Gauchet


LES GRANDES JOURNEE REVOLUTIONNAIRES.

Ce fut d’abord la commémoration de la Fédération, le 14 juillet 1791. Cette cérémonie eut lieu sur la place St Médard qu’on avait renommée Place Brutus.. Là , un autel de la Patrie fut élevé. En présence du prêtre  Pinabel, curé jureur de la paroisse, du conseil municipal et de toute la population, le citoyen Lelarge, trésorier des biens de l’église, élu commandant de la garde nationale de Brunoy, prêta serment : Serment de fidélité à la Nation, à la Loi, au Roi d’abord au nom  de la Garde nationale, et une deuxième fois au nom du peuple de Brunoy. Et chacun jura. Puis on signa sur l’autel le registre, sous le texte du serment. On suivit ensuite , en cortège le curé jusqu’à l’église. Dessin Raymond Laroche.
En mars 1792,, eut lieu « la journée du blé ». Ce fut la seule révolte qui se déroula à Brunoy. Elle fut provoquée par le renchérissement insupportable aux petites gens, du prix du pain. Les gens du menu peuple de Montgeron, Yerres et Brunoy s’assemblèrent un beau matin  et décidèrent de partir au marché de Brie Comte Robert pour obliger les marchands de céréales à baisser le prix de blé. Les Brunoyens « empruntèrent » les fusils de la commune et la troupe marcha jusqu’à Brie. Là, les révoltés se trouvèrent confrontés aux forces de l’ordre en alerte ; ils n’obtinrent rien du tout sauf le dépôt d’une pétition. Ils durent retourner à Brunoy sans aucun résultat.
Enfin, en janvier 1794, une importante fête civique se déroula à Brunoy en présence de deux délégués de la Convention : Delcloy et Beffroy. Un grand cortège parcourut la ville, s’arrêtant à des sortes de reposoirs où les gens venaient prendre la parole, proclamer leur foi envers la Révolution, et leur confiance dans la Convention. Sur des pavois, on promenait des bustes des « Héros de la Révolution » : Marat, Le Pelletier, Chalier  On dansa la Carmagnole place Brutus, on prononça des serments définitifs, la fête dura deux jours. Les députés conventionnels partis, Brunoy reprit son rythme de vie habituel. Cette manifestation avait été suggérée par la « Société Civique » dont la tâche était de répandre la foi révolutionnaire dans les communes...
 

ATTITUDE DU CONSEIL MUNICIPAL DURANT LA REVOLUTION

Dans un certain nombre de communes de la région parisienne, la Révolution amena des troubles parfois importants et dont pâtirent les habitants.
Brunoy eut la chance d’avoir des administrateurs prudents et clairvoyants. Malgré la constitution civile du clergé et les lois de déchristianisation, on peut dire que la paix religieuse régna sur la paroisse. Le curé Pinabel et l’abbé Le Gorgeu avaient prêté serment de fidélité envers la loi et la nation. Les biens de la paroisse furent utilisés pour soulager les misères criantes, mais aussi pour acheter les fusils pour la défense de la commune et l’équipement de la paroisse. Mais lorsque la caisse fut vide, c’est la commune qui fournit les sommes nécessaires à la solidarité et l’entraide charitable envers le menu peuple et l’on put voir cette chose étonnante
Au moment où, à Paris, sous Robespierre, la guillotine marchait au rythme des procès de la terreur, la municipalité de Brunoy offrait aux enfants  des familles démunies, un costume neuf pour leur communion solennelle !
La municipalité était très attentive aux décrets et autres décisions qui venaient du district de Corbeil. Si c’était défavorable à la commune ou ses citoyens, on faisait la sourde oreille, on laissait durer et on ne s’exécutait que sur un ordre particulièrement menaçant : (on refusa par exemple longtemps la livraison des cloches de St Médard à la Convention !)
Un large consensus régna pour défendre les intérêts de la ville, de ses habitants et conserver la paix civile.. Ce qu’on peut mettre surtout à l’actif des conseillers municipaux de Brunoy c’est qu’ils n’ont jamais oublié qu’ils avaient en charge la menu population de la ville et surtout des Bosserons qui souffrait de la faim. Les nombreuses attributions de pain, de viande, de vêtements, de bois de chauffage ont soulagé les plus démunis : ce sera sans doute cela leur plus grande gloire.