12/11/2002
Histoire de Brunoy (Essonne)
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LA PYRAMIDE DE BRUNOY


J. Gauchet


 La Pyramide de Brunoy fut construite en 1779 par l’architecte Chalgrin pense-t-on et réalisée par Soufflot et ses collaborateurs Il en coûta  plus de 15000 livres. Elle fut édifiée comme un signal pour se rendre au château du comte de Provence à Brunoy. Elle vit les nombreux équipages et cavaliers qui se rendaient aux fêtes données dans le Grand Parc. Cela ne dura que jusqu’en 1791 lorsque le frère de Louis XVI émigra
La Pyramide vit passer certains témoins de l’histoire comme ceux des faits divers ; elle assista au flux et reflux des troupes de Napoléon, à l’arrivée des armées coalisées de 1814 et 1815. et plus tard elle entendit les lourdes bottes allemandes de 1870 et la course rapide du Courrier de Lyon dont la dernière étape fut une tragédie.
Et puis arriva la Belle Epoque. Le cadre convenait bien à la fête De nombreuses salles  de danse ouvrirent et aux beaux jours il fallait voir l’affluence dans les divers établissements. Charlotte, célèbre pour ses frites était renommée pour ses réparties joyeuses. Le Chat Noir avait un vrai Jazz Band Le petit Robinson  était le rendez-vous des danseurs de tango enfin chez Gervaise on venait admirer les prouesses de certains clients qui sur une piste tenaient l’équilibre sur d’invraisemblables vélos conçus par M. Gervais lui même.  Il y avait à la Pyramide la fête des Jonquilles la fête du muguet. Les clients du Moulin de la Galette attendaient la cloche du père Fabre pour s’offrir une part de gâteau toute chaude
A la saison propice, les cyclistes garnissaient leur monture de nombreux bouquets
La circulation augmenta sur la route nationale et les accidents posèrent un vrai problème. On décida de déplacer la pyramide qui se trouvait toujours au milieu de la grande route. En 1960 on fit faire au monument un étrange voyage sur rail de 33 mètres 80 à la vitesse de 3 mètres 50 à l’heure. Elle repose maintenant à l’écart de la circulation dans un jardin agréable
Un dernier souvenir ! Le 25 août 1944 Lucien Petit monta au sommet du monument et y accrocha les drapeaux des Alliés. Notre acrobate était encore là-haut quand des Allemands en déroute passèrent, venant de Montgeron et se dirigeant vers Brunoy...L’un d’eux salua Lucien !