Les lambris aux tons dominants gris/blanc et or portent la marque du XVIII siècle. La décoration de la nef, du chœur et du sanctuaire a été réalisée pendant la période des années 1740 à 1770. Elle est vraisemblablement unique en France.
L’aspect actuel est le résultat d’une restauration conséquente menée à l’intérieur de l’église et, à l’extérieur, sur le clocher. Elle permet de retrouver l’église telle que les Monmartel avaient fait aménager et décorer l’intérieur, il y a plus de 250 ans.
Ce chantier a nécessité la fermeture de l’église à partir du mois de juillet 1999. Les travaux ont été financés par l’Etat, le Conseil Général de l’Essonne et la Ville de Brunoy. La restauration a été dirigée par M. Dominique Larpin, architecte en chef des Monuments Historiques qui en a confié la réalisation à de nombreuses entreprises employant des personnes très qualifiées.
Six années se sont écoulées pour terminer ce chantier. Cette longue période, entrecoupée de quelques interruptions pour des raisons administratives et financières, a permis de mettre en place un système de chauffage par le sol, de restaurer les lambris recouvrant les murs, les nombreuses ornementations et les tableaux, et d’installer une nouvelle sonorisation, une belle lustrerie et de nouveaux mobiliers (autel, ambon, pupitre, cuve baptismale, chaises).
Le coût global du chantier de restauration s’est élevé à plus de 3,6 millions d’euros.
L’église a été rouverte au culte le dimanche 12 juin 2005.
Après cette rapide présentation, revenons sur les aménagements des siècles passés.
XIIe et XIIIe siècles
Le sanctuaire, le chœur et les collatéraux nord et sud au niveau des deux autels ont été édifiés sur l’emplacement d’une construction antérieure.
Les fenêtres du sanctuaire sont de style roman, et de même à l’extérieur, les contreforts du chevet.
Par contre, la voûte du sanctuaire, du chœur et des deux autels latéraux, les colonnettes et leurs chapiteaux, les deux baies géminées du chœur côté sud, sont de style gothique.
XVIe siècle
À cette époque, l’église a dû être agrandie en prolongeant le chœur par la nef actuelle. Celle-ci a une voûte en berceau renversé où sont incluses les quatre fenêtres hautes.
De cette époque date également le clocher qui, dans la salle basse, présente aux quatre angles une colonne avec chapiteau corinthien. À l’extérieur, la construction s’élève jusqu’à la partie supérieure des contreforts.
Ces indications sont à mettre en rapport avec la plaque apposée sur la face occidentale du clocher qui indique
« L’an 1539, le vingt troisième de juin fut assise la première (pierre) par noble dame Françoise de Rouy, veuve de défunt messire Pierre de Launey en son vivant seigneur de Brunay, Sivery-en-Brie ».
XVIIIe siècle
Jean Paris de Monmartel, garde du Trésor royal, conseiller d’Etat, disposant d’une fortune personnelle considérable, et plus tard, son fils Armand
de Monmartel, marquis de
Brunoy, ont fait réaliser des aménagements exceptionnels pour l’église de Brunoy qui n’est alors qu’un village.
Dans le sanctuaire
• Retable avec colonnes à chapiteaux corinthiens encadrant un tableau représentant Saint Médard prêchant. Fronton à décor de rinceaux avec un pot à feu à chaque angle.
• Sur les panneaux latéraux, appliques en bronze doré. De part et d’autre du maître-autel, une console de style Régence.
• Au sol, belle étoile à huit branches en marbre rouge et blanc.
Dans le chœur
• Guirlandes de fruits et de fleurs en bois sculpté et doré, accrochées dans les intrados à caissons avec rosaces.
• Dallage en marbre rouge, noir et blanc qui restitue une illusion d’optique transformant les carreaux blancs en marches d’un escalier allant au maître-autel, et qui répond ainsi à une symbolique religieuse : la montée vers Dieu.
Dans la nef:
• Chaire dont l’abat-voix est surmonté d’une gloire de style baroque. À noter la polychromie des ors couvrant les décorations des panneaux de l’escalier et de la cuve. Belle clé fermant le dessous de la cuve.
• En face, banc d’œuvre où se plaçaient les marguilliers de la Fabrique (personnes chargées de la gestion des biens de la paroisse - le temporel -, regroupées dans une institution reconnue).
• Des deux côtés de la nef, sur les murs au- dessus des intrados, sont accrochés des tableaux:
- coté sud : la Vierge et l’Enfant Jésus, par Jean Bernard Restout (1 778) ; la Cène, par Johan Michael Baader ; la Guérison du paralytique ; le martyre de saint Sébastien, par Johan Michael Baader ; l’apparition de sainte Geneviève (fin XIXe siècle).
- côté nord : saint Joseph charpentier et Jésus enfant ; le Christ remettant les clefs à saint Pierre, copie (fin XIXe siècle) du tableau de Jean-Auguste-Dominique Ingres, conservé au musée de Montauban ; saint Nicolas et les trois jeunes enfants ressuscités, par Johan Michael Baader ; la Grande Sainte Famille, copie du tableau de Raphaël exposé au Louvre.
Dans le collatéral nord Au sol de la chapelle Saint-Roch, près de l’actuel autel du Sacré-Coeur, trois dalles de pierre ferment l’escalier de descente au caveau où sont déposés les cercueils de plomb de Jean Paris de Monmartel et de sa troisième épouse, Marie-Armande de Béthune.
Au mur, plaques en cuivre se rapportant au seigneur de Brunoy et à son épouse, fixées à l’origine sur les cercueils. Pour en savoir plus.
Sous le clocher
Les fonts baptismaux, cuve et colonne en marbre.
Sur le clocher:
Surélévation à partir de l’arête supérieure des contreforts, par l’édification d’une flèche pour y loger un carillon de huit cloches.
Sous la tribune de l’orgue
Quatre colonnes cannelées à chapiteaux ioniques soutiennent la tribune.
Deux bénitiers en marbre blanc et en pierre.
Dans le collatéral sud
Confessionnal avec une belle porte de bois sculpté et doré présentant au centre du cercle le triangle trinitaire (Dieu le Père, le Fils et l’Esprit Saint).
XIXe siècle
Intrados (espace séparant la nef des collatéraux) recouverts de panneaux illustrant:
- dans la partie basse, des versets des Litanies de la Vierge;
- dans la partie haute, des objets du culte, des vêtements sacerdotaux, des attributs ecclésiastiques et les instruments de la Passion du Christ.
• 1858 : Reconstruction de la façade occidentale de l’église et création des deux escaliers latéraux. La façade comporte une rose dont le centre et chaque pétale enserrent un vitrail représentant un ange musicien.
• 1870 - 1908 :
• 13 mai 1945 : Sur le tabernacle du maître-autel, pose d’un Christ en ivoire sur bois doré, sculpté par Maes, à la demande de l’abbé Pierre Delagarde : don des paroissiens en action de grâce, Brunoy n’ayant pas subi de bombardement pendant la guerre, notamment des deux grands
viaducs ferroviaires empruntés par les trains qui traversent la ville.