21/01/2008

Sportifs - aventuriers



EMILE  AUBRUN
1911 - 1967

Nous n’allons pas trop nous étendre sur la vie de ce  « Brunoyen d’occasion » qui naquit chez son grand père maternel, Charles Camille Lecuyer  au 21 Avenue Portalis. Son père Narcisse Eugène Aubrun, un   négociant , et sa mère Berthe habitaient 21 rue d’Aboukir à Paris. Peut-être l’enfant  vint-il passer quelques vacances à Brunoy chez son grand Père ; mais ses études se firent à Paris au lycée Rollin.
Le jeune homme fut attiré dès son enfance par le sport et la compétition, ce qui ne l’empêcha pas de sortir de l’Ecole Centrale avec le diplôme d’ingénieur.
Il goûte à tous les sports : le cyclisme, la boxe, le tir de compétition, l’équitation et reçoit de nombreuses médailles dans toutes ces disciplines.
Sa passion fut bel et bien l’aviation. Un jour il fait la connaissance de Blériot. Il est séduit et passe commande de deux appareils, ce qui montre qu’il était fortuné. Désormais il s’entraîne au pilotage. Nous sommes en 1909 ; il a 28 ans ; en 1910 il reçoit son brevet de pilote.
Il part en Argentine pour une tournée triomphale où il reçoit quatre premiers prix. Rentré en France, il courre de meeting en meeting, de succès en succès et est consacré par de nombreuses récompenses pour ses nombreux records (record de vitesse, record de durée de vol, record de distance…) Il meurt en 1967 à l’âge de 86 ans.
Ce ne fut pas un précurseur de l’aviation, mais ce fut une grande figure de ce sport nouveau.

N.B.Pour des renseignements complémentaires lire l’article de Jean Gautier : Le Monmartel N° 22 p 83



LEO VALENTIN L’HOMME OISEAU
1919-1956

Dans les années trente, un américain du nom de Clem Solin s’était mis dans la tête de sauter d’un avion et de planer dans les airs avec un équipement spécial de son invention. Ce pauvre pionnier s’était écrasé  sur le sol. Un parachutiste de l’Armée de l’Air française déclara « Je prendrai sa place ».
Cet audacieux s ‘appelait Léo Valentin. Né à Epinal en 1919 il était militaire de carrière et avait le grade d’adjudant. Il habitait à Brunoy dans le haut de la montée Talma, au-dessus de la teinturerie Roussoulière.
Monté à environ 3000 mètres d’altitude, il s’élançait de l’avion dans le vide et se mettait à planer. Il était équipé d’un harnachement ingénieux de son invention. Longtemps il utilisa de la forte toile renforcée par des sangles solides qui formait autour de lui comme des ailes de chauve souris attachée à ses bras et ses jambes. Celles-ci  étaient reliées ensemble par un triangle de toile bien assujetti qui augmentait la surface portante. Pour lutter contre le vent froid qui sévit et vous assaille à 3000 mètres quand on est en chute libre, il portait un serre-tête de cuir, des lunettes de motocycliste, des bottes de « para » et des gants épais de cuir.
Dès qu’il s’était élancé de l’avion, il étendait ses bras et ses jambes, cherchant à flotter dans l’air et il planait vraiment tout en descendant rapidement.. Il pouvait amorcer des virages et un peu se diriger. Au cours des démonstrations, il laissait échapper du talc ce qui faisait comme un panache blanc qui bientôt se fondait dans l’atmosphère. Il surveillait son altimètre et son chronographe. A 1000 mètres il déclenchait son parachute et allait se poser sur quelque pré.
Il se construisit un autre équipement où se mêlaient le cuir, la toile, le contreplaqué et l’aluminium. C’était plus sophistiqué ; cela risquait de lui permettre des exploits  plus spectaculaires. Mais il était dit que ses nouvelles ailes, moins souples que la toile, lui seraient fatales.
C’était le 26 mai 1956, à Liverpool, lors d’un meeting aérien. Il avait confié avant de partir« C’est  mon dernier saut ; ce sera le sept-cent unième »
« Lorsqu’il se trouva à 3000 mètres d’altitude, et que la porte de la cabine du Dakota  se fut ouverte, il recula. Le vent était d’une violence rare. Mais un « para » ne recule pas ; il est là par contrat, il doit sauter, il saute ». Le saut ne s’effectue pas normalement. L’aile rigide d’alu et de contre-plaqué poussée par le vent heurte la paroi de l’avion. Léo est déséquilibré ; il ne peut pas étendre ses ailes car il est aspiré par le vide et descend à une vitesse effrayante en tournoyant. L’altimètre marque 2500, 2000, 1500  Léo tente de déployer son parachute dorsal ; celui-ci se met en torche ; la terre se rapproche dangereusement Il ouvre son parachute ventral mais malchance inouïe, celui-là aussi se met en torche et le pauvre Léo va s’écraser à plus de 200 kilomètres à l’heure dans une prairie non loin du champ d’aviation . Tous les spectateurs du meeting ont vu le drame.
Léo Valentin repose dans le cimetière de St Sauveur près d’ Epinal. Il laissait une veuve et deux enfants qui sont allés s’installer à Evry-les-Châteaux.
Valentin fut un héros à sa manière, poursuivant son rêve jusqu’au bout, rêve qui fut repris ensuite par les inventeurs de l’Aile Delta et du Parapente qui permettent aux adeptes de vraiment voler, sans partir d’un avion, et d’atterrir dans un endroit précis.




LA FAMILLE O’REILLY A  BRUNOY


C’étaient des Ecossais à la fortune confortable qui avaient parcouru le monde avant de venir s’installer en France :Un appartement à Paris et une aimable propriété à Brunoy, la RAIRIE , rue des Vallées. Suivant les clichés qu’a pu y prendre M. Caussat  on peut se rendre compte que cette famille menait un train de vie assez opulent. L’ameublement était luxueux et la décoration recherchée
On ne s ait pas trop ce que faisait le père, sans doute industriel, maison connaît la passion de la mère pour l’automobile Elle posséda un certain temps une superbe DELAHAYE au long capot racé et prometteur de vitesses absolues. Elle était pilote de course et à l’instar de certaines de ses consoeurs elle s’était fait faire l’ablation des seins pour n’être pas gênée dans ses compétitions. Elle faisait partie de la fameuse Ecurie Bleue de Delahaye .
Quant à O’Harry Schell leur fils, il était  grand pilote  comme sa mère .Un visage jeune et sympathique, un corps d’athlète qui courait en formule 1, faisait de nombreux rallyes comme le Rallye de Monaco et collectionnait prix et médailles :deuxième Grand Prix de Hollande1958 et de Bruxelles en 1960.
Mais un jour, c’était en Juin  1960, à Sylverstone et il pleuvait. O’Harry roule à 160 km à l’heure. Dérapage. Une roue se détache, et le véhicule fait demi tour (AV / AR) et va s’encastrer dans un mur qui s’effondre sur lui. Il en meurt ; il n’a que 39 ans 
Les obsèques eurent lieu à Paris le 18 juin 1960. Tout le gratin de la formule I était présent , à l’église St Paul du Roule, et parmi eux, Trintignan, Gendebien, Da Sylva et Rubirosa.
Le corps repose dans le cimetière de Brunoy, dans le caveau familial.



Jules Albert MOREAU (1869 – 1915)

André MOREAU (1886 – 1968 )

 Leurs grands parents étaient mariniers basés à Montargis. Leur père était marbrier.
Albert, attiré par la « Technique », fréquente l’école professionnelle de Montargis. Tout jeune, il avait la conviction qu’on pouvait voler dans les airs. Il prit le métier de typographe au journal « L’Indépendant », mais rêvait toujours d’aviation. ll fit son service militaire au 5ème Génie à Versailles dont il sortit sous officier. Il reprit son métier de typographe à l’imprimerie Paul Dupont, devient chef d’atelier, représentant de la maison, et se marie en 1894.
Avec la foi qui l’animait, il se penche sérieusement sur le problème des appareils « plus lourds que l’air », avec beaucoup d’acharnement, jusqu’à la réussite. (il volera sur ses propres avions au début du XXème siècle.)
Il s’installe à Brunoy , rue des Vallées. En 1908, sur la place de la gare de Brunoy, il procède aux essais d’une sorte d’automobile à propulsion par hélice.
A partir de 1910, il est aidé dans ses recherches par son jeune frère André, qui en 1905 a réalisé son rêve d’entrer dans la Marine Nationale, à Toulon, qui a navigué sur le Marceau, le Faucon, et le Redoutable, est devenu quartier maître, mais dont la santé, après 5 ans de navigation, est devenue fragile.
En 1908, le maire de Quincy sous Sénart , intéressé par les travaux d’ André, lui offre la disposition d’un hangar et d’une sorte de piste pour ses travaux et  ses essais. Les deux frères vont travailler ensemble ; ils se complètent Albert a les idées qui foisonnent et  André a acquis dans la marine, la technique. Il faut régler les rapports poids de l’appareil, puissance du moteur, place du moteur, nombre de roues ; tous ces problèmes seront résolus peu à peu
Le 13 septembre 1910, les deux frères déposent leur premier brevet (N°414-892)et les succès arrivent enfin.  Premier vol : Quincy-Melun-Tigery-Quincy à l’altitude de 150 mètres.. Deuxième vol :Combs la ville Quincy- Montargis.Incident à Amilly ;(S & M) réparation et retour impeccable.
Puis c’est la réalisation du « Stabilisateur pendulaire ».Les deux frères participent à des fêtes aéronautiques  à Cession et Melun. Ils reçoivent le « Prix Bonnet »de la Ligue Aérienne.
Leur travail intéresse la « Commission Militaire de l’Aviation en la personne du général Hirschauer. En 1912. Albert fait alors, sur l’appareil « La Brie » un vol de 35 minutes sans toucher aux commandes, grâce à son  stabilisateur. Il reçoit en 1914, la croix de la Légion d’Honneur. Il dispose à cette date d’un hangar qui lui  été attribué à Melun.
Mais hélas, en 1915, l‘avion d’Albert s’écrase dans une rue de Melun et le pilote est tué sur le coup.
Pour en savoir plus : lire « LES FRERES MOREAU pionniers de l’Aviation par André CAMBON :
Lys Editions Amatteis .



Jean GOUNOT
(1894 - )

  Le gymnase municipal au N°157 route de Brie à Brunoy s’appelle « GYMNASE JEAN GOUNOT. »
C’est un hommage à un homme qui porta en 1920 puis en 1924 les couleurs de la France aux jeux olympiques d’après la guerre de 1914. .
En 1920, il a 26 ans, il reçoit la médaille de bronze de gymnastique (avec 87,45 points) (Anvers, Paris, Amsterdam.)
En 1924 (Paris) – il a 30 ans, il reçoit la médaille d’argent pour des exercices combinés de gymnastique et la même année, la médaille d’argent de gymnastique
Jean Gounot a vécu sa retraite à Brunoy.
Il a été honoré par le comité olympique français qui lui a laissé l’honneur de porter le drapeau français devant l’équipe de France dans le défilé des délégations aux jeux olympiques de Tokyo

JG