21/01/2008
 

Artistes peintres, sculpteurs, photographes

GUSTAVE CAILLEBOTTE
1848-1894

Gustave Caillebotte avait douze ans lorsque son père acheta à Yerres une propriété de 11 hectares, un beau parc aménagé à la mode du XVIIIème siècle, aux essences diverses et qui comprenait quelques fabriques dans le goût du parc de Méréville, mais bien plus modestes. La maison d’habitation dite " Le Casin ", toute blanche, à colonnes, date de la fin du XVIIIème siècle. Disons tout de suite que la maison et le parc sont protégés : la commune de Yerres les a achetés et les entretient.
Ainsi Gustave avait autour de lui toutes les occasions de devenir le peintre des bords de l’Yerres, naturaliste et impressionniste : les canotiers, les baigneurs, les paysages champêtres lui étaient prodigués . " canots et périssoires passent le long des rives verdoyantes de l’Yerres, tandis que les plongeons des baigneurs aux maillots rayés troublent la paisible attente des pêcheurs à la ligne. Le peintre s’est attaché à rendre cet éclairage particulier des bords de rivière où l’eau, glissant sous une voûte de feuillage scintille tout à coup par l’effet d’un rayon de soleil qui filtre à travers les branches. " (1) Caillebotte a su évoquer avec justesse la vie calme que menait sa famille dans la propriété : la lecture du journal à l’ombre des orangers, un jeune homme à sa fenêtre, les Jardiniers (ou le mur du jardin potager), les portraits à la campagne .
Il surprit par son cadrage nouveau des sujets qu’il choisissait et qui étaient très "photographiques" ( canotiers 1877). Il peignit à Yerres plus de 80 tableaux.
Un tableau de 1875, les Raboteurs de parquet montra qu’il pouvait rompre avec la relation de la vie calme des journées à la campagne : il a su se pencher avec une grande justesse sur ce métier pénible et en faire une oeuvre d’art, sujet naturaliste qui le fit plus connaître que ses périssoires. sur la rivière. Ami des impressionnistes, il ne fut pas seulement un artiste de talent reconnu par ses amis, mais il en fut le mécène, et il organisa des expositions à leur profit.
Après la vente de la propriété de Yerres en 1879 Gustave Caillebotte habita Paris et ses sujets devinrent "parisiens", les rues les ponts, les places. Il étonna par les angles sous lesquels il présentait ses sujets comme ce qu’on nomme en photographie "en plongée".
Gustave Caillebotte mourut en 1894.

(1) Caillebotte l’impressionniste par Marie BERHAUT ( I A B Lausanne).
(2) Pour en savoir plus sur Gustave Caillebotte, consulter : " Caillebotte au jardin. La période d’Yerres. (1860-1879) " Pierre Wittmer


CLAUDE MONET
1840 - 1926

La famille Hoschédé possédait à Montgeron le château de Rottenbourg. Ernest Hoschédé était à la tête d’un grand magasin parisien. Il avait une belle fortune. Avec sa femme Alice, il s’intéressait fort à la peinture , à la fois collectionneur et un peu mécène. Le couple invitait des peintres dont ils aimaient les oeuvres. Ainsi gardèrent-t-ils ptrès d’eux durant deux semaines Edouard Manet et sa femme Suzanne. Le peintre profite de ce séjour pour exécuter divers portraits ; ceux de Jacques Hoschéde " Enfant dans les fleurs ", d’"Ernest Hoschédé et sa fille Marthe" (1877) et de "Germaine Hoschédé avec sa poupée". "Portrait de Carolus Duran chez qui il alla peindre des perroquets. Sur la demande des deux châtelains, Claude Monet, en 1876, vint s’installer avec sa femme Camille dans une maison, "La Léthumière" que possédaient les Hoschédé, à Yerres (Le grand père maternel de Claude Monet était de Brunoy). Monet venait pour assurer la décoration du salon du château. Il se mit à la tâche. La serres aux orangers du château servit d’atelier. C’est ainsi que naquirent les oeuvres comme"L’étang à Montgeron", "Coin de jardin à Montgeron", "Les dindons","La chasse" (années1876-1877).
Monet, durant son séjour à Montgeron visita Carolus Duran et peignit chez-lui divers " Perroquets ". Il fit aussi le portrait de Jean-Pierre Hoschédé et de Carolus Duran.
En 1878, Ernest fit de fort mauvaises affaires. Ce fut la faillite. Il se trouva ruiné. Il s’enfuit en Belgique et les collections furent vendues. Des tableaux de Monet y figuraient"Les lilas" "Le remblais du chemin de fer", "Jeunes filles assises dans un parc"; "L’Impression"; "Jeunes filles dans un massif de lilas"; "Allée sous bois" "Dahlias au bord de l’eau". On vendit aussi le château .
Après la débâcle, les Monet et Alice partirent de Montgeron et s’installèrent avec leurs nombreux enfants à Véteuil. Ils y vivent ensemble. L’année suivante Camille meurt de tuberculose. Alice prend en charge toute la maisonnée avec ses six enfants. On déménage pour Poissy (1881) puis pour Giverny ou Monet se détend et s’installe. En 1891 Ernest Hoschédé meurt et Alice épouse Claude Monet. Elle assumera la tenue de la maison jusqu’à sa mort en 1911.
Claude Monet transformera la propriété de Giverny comme un hymne aux jardins fleuris.


JEAN BAPTISTE COROT
1796 - 1875

Ce peintre , célèbre entre tous, fit deux séjours à Brunoy. Il en profita pour y exécuter quelques toiles. Il était l’invité de Louis Dubuisson dans la vénérable maison des "Choquets"
La première fois, ce fut durant l’été 1868. Il alla peindre "sur le motif" diverses toiles à Montgeron. A Brunoy il exécuta deux tableaux; "Entrée de la maison de M. Louis Dubuisson rue des Pyramides". Cette oeuvre est exposée au musée national de Stockholm. Et aussi "Un pré au bord de l’Yerres chez M. Dubuisson" (1868)
Cette même année de 1868, il réside à Montgeron chez son ami Soufflot.
Il peint divers tableaux dont "‘Montgeron. Saulaie au bord de l’eau".; " La plaine aux vaches" et Montgeron "Une paysanne portant un seau."
Son second séjour, en mai 1873, se fit en compagnie de ses amis Robaut, à nouveau dans cette belle demeure des Choquets, une des plus anciennes propriétés de Brunoy.
C’est à l’occasion de cette deuxième échappée à la campagne que Corot peignit les trois oeuvres suivantes : Brunoy La ferme du château, Brunoy Allée verte à la ferme, Brunoy Parc de M. Louis Dubuisson.
Monsieur Wittmer nous raconte : "La veille de son départ vraisemblablement le 1er juin, avisant un trumeau, il réalise sur ce panneau surmontant la glace d’une cheminée, ce qui est considéré comme une "fantaisie diverse improvisée", le "Cavalier sur la route", signée en bas, à gauche (avec le manche du pinceau dans la peinture fraîche). Ce panneau de bois décoratif de O,26 m sur 0,79 m a été détaché du lambris après la mort de Louis Dubuisson qui l’avait offert à son beau-frère, M. Bellon. Une caricature de son ami Roubaut montre Corot juché sur une table, peignant ce panneau. Ce tableau est annoté "Le maître à Brunoy, 31 mai 1873, le matin à 6 heures et demie". Suivant l’auteur, ce Cavalier en route était un sujet qu’avait traité Corot . Ce cavalier semble venir de la forêt des Bosserons d’où l’on aperçoit les premières maisons de Brunoy et dans le lointain, les premières hauteurs du Sauvageon" (1).
En 1996, ce tableau fut exposé à la galerie Schmit à Paris et reproduit sur le catalogue au N° 46..
On ne connaît pas d’autre séjour de Corot à Brunoy

(1) Pierre Wittmer " Le cavalier sur la route ".Bulletin de la Société historique et archéologique de Corbeil, de l’Essonne et du Hurepoix. 1993.



DUNOYER DE SEGONZAC
1884-1974

Dunoyer de Ségonzac est né à Boussy St Antoine dans la propriété de ses grands parents maternels (les Persil-Prudhomme). Cette grande maison blanche datant de 1884 est devenue l’ hôtel de ville de Boussy.
Il passe son enfance et une partie de sa jeunesse, chez ses grands parents. Il aimait surtout jouer dans le parc que traversait la rivière En 1910, à 16 ans, il présente une toile, "Les buveurs" qui fait scandale .A 20 ans il est mobilisé; il est utilisé par l’armée dans des opérations de camouflage. Durant cette guerre 1914-1918 il ne cesse de peindre et de dessiner et il réalise une quantité d’oeuvres qui sont maintenant au Musée de la guerre , Pavillon de la Reine à Vincennes. Il fut très marqué par ce qu’il vécut. Ses oeuvres sont sans concessions et pleines de sensibilité.
Après la guerre il fut un temps une des vedettes de la vie parisienne. Ce qui ne l’empêchait pas de peindre.
" Amoureux de la nature, d’une nature ressentie, vue avec franchise et sans falsification, assimilée dans sa réalité la plus poétique, telle était l’action picturale de Dunoyer de Ségonzac (Pierre Belvès)
Il emprunte un temps très court les théories du cubisme, mais il ne s’y attarde pas . Il est l’ami de Signac, d’Albert Moreau, et de Colette."En fait, il devient malgré lui chef de file des peintres de la "réalité poétique". Ce terrien se méfiait des théories intellectuelles; cet indépendant se tenait à l’écart des groupes et des écoles; cet esprit de tradition redoutait les novations et les révolutions picturales" (Pierre Mazars).
Quoi qu’il en soit, il fut reconnu dans le monde des Arts, et célébré à sa juste valeur. Il alla peindre près du moulin de Jarcy et au bord de l’Yerres à Périgny.
Un musée lui a été consacré à Boussy St Antoine, avec l’aide du peintre lui-même. En 1984 il est définitivement installé dans l’ancienne sellerie de son château natal sous la forme d’un Musée-Bibliothèque.On peut y découvrir de ses oeuvres comme Un Portrait (litho) - Le Clocher de St Cyr sous Dourdan - Le Vert Galant (Litho) - St Tropez vue de la Citadelle (Litho) - Tranchées et abris sur la Somme (Litho) livres illustrés, croquis de guerre "d’un réalisme intransigeant", paysages de Provence et sites de cette Ile de France où il avait vu le jour : en tout 133 oeuvres dont beaucoup furent offertes par le peintre. C’est à l’occasion de la création de ce musée qu’il fit sa dernière apparition à Boussy, retrouvant sa chambre natale et ce parc qu’il aimait tant.
"Le sens de sa vie, c’était de vivre dans la nature. Il avait l’émerveillement de Voir, en solitaire, préservant avec courtoisie et charme son indépendance, mais la préservant, et Peindre. "Je fais un métier merveilleux" a-t-il dit pour ses 90 ans"

(Générale A; M. Barthes Conservateur du Musée de la guerre)

Visite du musée de Boussy St Antoine du mardi au samedi de 15 heures à 18 heures


MAURICE PROST
1894 - 1967

Né à Paris dans un milieu modeste, Maurice Prost montre dans sa jeunesse un don véritable pour l’art du dessin, avec une prédilection pour les animaux vivants. Il prend des cours chez un sculpteur, Morice, et un professeur, Charles Vallon. A ce moment , il excelle déjà dans la ciselure et la bijouterie (médaille d’or en 1913).
1914. La guerre. Il est mobilisé au 147ème régiment d’infanterie. Sur le front de l’Argonne, il est blessé. Il est amputé du bras gauche à l’hôpital de Ste Ménehoulde. Il se marie avec une infirmière et se replie à Montpellier chez son frère qui est peintre et graveur. De retour à Paris en 1918, il obtient une place de professeur de dessin ; il la gardera durant vingt-quatre ans. Cet emploi lui laisse le temps libre pour aller croquer les animaux du zoo de Vincennes le matin et, le soir fréquenter des ateliers de dessin. pour se perfectionner. Il a une fille, Claude. Il achète un terrain à Brunoy où il fait construire une maison. Il bâtit lui-même un vaste atelier malgré son handicap. C’est là qu’il exécutera un grand nombre de ses oeuvres. Il achète un deuxième atelier à Paris dans le 5ème.C’est là qu’il a l’idée de transformer un outil pneumatique à son usage en adaptant ses ciseaux de sculpteur à un genre de petit marteau- piqueur.Ca marche très bien et il peut désormais travailler seul en taille directe sans l’aide de sa femme
Depuis cette époque, Maurice Prost est libéré et peut produire seul sculptures, dessins et peintures. Il expose régulièrement ses oeuvres qui sont reproduites et vendues un peu partout avec un grand succès. A ce propos, il s‘aperçoit que les diffuseurs de ses oeuvres "vendent plus de pièces que le nombre qui lui est réglé". Il finira par intenter un procès qu’il gagnera après la guerre (1945)
Ses oeuvres principales : 1931 Panthère noire grandeur nature (Exposition Coloniale), 1932 Buse pour la manufacture de céramique de Sèvres, 1937 Pégase pour l’exposition universelle.
Il ploie sous le nombre de décorations et de distinctions diverses.
En 1955, il achète un appartement rue du Maine. Il est malade. Il reçoit la médaille d’honneur du Salon d’Automne en 1966 mais il meurt du cancer le 3 juillet 1967.
Le musée de Brunoy est privilégié : il a reçu de Mme Muller-Prost, la fille de l’artiste une donation importante des oeuvres de Maurice Prost.
On trouvera aussi des oeuvres de Maurice Prost au musée de Montbéliard.

Sources et pour en savoir plus : http://www.expert-prost.com
 


MAURICE ELIOT
1862-1945

Né à Paris en 1862, Maurice Eliot fut l’élève de Cabanel. Ses dons sont très vite reconnus. Il est sociétaire du Salon des Artistes. Il remporte en 1888 une bourse de voyage. Il reçoit le titre de Chevalier de la Légion d’Honneur en 1908. Il est membre -fondateur du Salon d’Automne.
Il habitait à Epinay sous Sénart une propriété dite " Propriété Eliot-Caffin " aujourd’hui disparue qui se trouvait au bord de l’Yerres. Il était l’ami de Numance Bouel et parfois allait le voir en barque. Il peignit plusieurs tableaux dans les jardins de la maison Bouel:"Le jet d’eau du jardin Bouel" qui fut exposé à Brunoy au Musée Municipal. Il fit aussi " Le portrait des demoiselles Bouel prenant le thé dans le parc", Portrait de Mme Numance Bouel",et "Portrait de Numance Bouel " qui est dans les collections du musée
Le 7 août il reçoit un prix en présence de son ami François Coppé qui résidait à Mandres les Roses.
Les Oeuvres.
"Le retour des Prix" est conservé au musée de Sedan. Il est daté de " Rochopt 1886.
De ses travaux à Epinay sous Sénart (entre 1882 et 1945) nous connaissons :
Epinay: "L’Etang fleuri"(1892 huile sur toile"
Epinay "Paysage aux oies"(non daté)
Ces deux toiles sont au musée Léon Dierx à St Denis de la Réunion.
En 1890 une première exposition révèle:
"Une journée de baptême".
"Vallée de l’Yerres "
"Champ de blé".
Le musée de Brunoy conserve précieusement
"Enterrement d’une jeune fille à Epinay".
"La dame en bleu". (pastel)
"Les rives de l’Yerres". (425x345)signé en bas à droite
"Le chemin d’Epinay".( dédicacé"à mon ami E. Hannaux"(1) 1893
Les collectionneurs de MENUS font grand cas du " Menu du dîner des Prix de Rome " du 15 décembre 1883 sorte de sanguine avec divers portraits et allégorie signé ELIOT

(1) Hannaux : Sculpteur de la fin du XIXème siècle.

Le souvenir de Maurice Eliot est concrétisé à Epinay sous Sénart par l’appellation d’une école " Le Lycée Maurice Eliot "
Sources : Recherches sur le net.


ETIENNE DRIAN
1885 1961

Ce peintre est appelé aussi sur les catalogues ADRIEN ETIENNE.
Il collabora à plusieurs revues comme ‘’Fémina ‘’ et la ‘’Gazette du Bon Temps’’. Il dessina des costumes de théâtre et de music hall et composa des décors pour le Casino de Paris.
Il séjourna dans la vallée de l’Yerres; il allait passer des villégiatures dans le moulin d’ Héléna Rubinstein à Combs la Ville, le moulin du Breuil.
Son oeuvre est un témoignage de la vie de loisirs dans la vallée de l’Yerres à la "Belle Epoque". (d’après Mireille Klein).
Au musée de Brunoy on possède un fusain (de O,62xO,48) représentant un canotier au bord de l’Yerres avec la mention "En août sur l’ Yerres" (1920/1930)
Etienne Drian est réputé comme "Peintre de la Femme" et particulièrement comme peintre de la Parisienne.
"La Robe Blanche" pointe sèche.
"La Femme au Chapeau" 1915. pointe sèche.
Ces deux toiles montrent des femmes élégantes, sans doute habillées par de grands couturiers; mais leur visage est emprunt d’une certaine rêverie assez lointaine pour la première et même une sérieuse réserve ou un libre détachement
pour le deuxième.
SOURCES : Recherches sur le Net


FELIX BRACQUEMONT
1833-1914

Il habitait à Sèvres au 13 rue de Brancas.
Il exposa ses oeuvres dès 1875 avec les impressionnistes
Il fréquentait le café Guerbois, rendez-vous de nombreux peintres , surtout les impressionnistes
Oeuvres et anecdotes :
"Portrait de Edmond de Goncourt" - 1880- fusain (55x37,5) Conservé au Musée du Louvre; Cabinet des Dessins R F 22889. Cette oeuvre fut exposée à la 5ème exposition des Impressionniste du 1 au 30 avril 1880 au 10 rue des Pyramides. Elle est citée dans le Journal d’Edmond de Goncourt "Mémoires de la vie littéraire du 1er décembre 1879 et du 2 janvier 1880."
Cette 5ème exposition des peintres impressionnistes est appelée par J.K. Huysmans "L’exposition des Indépendants".Ce critique d’art écrit:"Je passe devant le portrait d’Edmond de Goncourt exécuté par M. Bracquemont. Un portrait traité à la Holbein mais d’une dureté excessive, dans les chairs surtout, dont les pores sont des grains de marbre, un portrait intéressant toutefois par la saisie de l’artiste dans son intérieur au milieu de ses collections d’oeuvres précieuses".
L’ exposition de ce fusain a donné lieu aux commentaires de divers critiques d’art: Véron, Gustave Goetschy, Philippe Burty et Paul Mantz.
De 1881 une huile sur toile "En forêt de Sénart" : Une rangée d’arbres sur le gazon. Elle est conservée au Musée de Brunoy.
En 1882 , Félix Bracquemont réalise d’après le portrait d’ Edmond de Goncourt au fusain une eau forte (45X32) dont le 1er et le 8ème état sont conservés à la Bibliothèque Nationale(N° 385)
" L’arc en ciel " est une tapisserie de Félix Bracquemont exécutée par la manufacture des Gobelins, Allégorie très colorée. Elle orne l’escalier d’honneur de l’ambassade de France à Vienne (Autriche).
Commentaires d’après l’article de Pierre Wittmer " La forêt .de Sénart à l’époque naturaliste ". Dans " La Forêt de Sénart Histoire et Histoires " Musée de Brunoy.


JEAN DUBUFFET
1901 - 1985

Parmi les peintres de la Vallée de l’Yerres, nous ne pouvons passer sous silence Jean Dubuffet qui a créé la " CLOSERIE FALBALA " (Fondation Dubuffet) à Périgny sur Yerres. (Val de Marne.
Donner une vue impartiale sur ce peintre est difficile. Les réactions sont vives devant le contraste saisissant qui existe entre son oeuvre et celle des peintres dits classiques. Nous préférons rapporter ici certaines remarques ou estimations qu’exprime un spécialiste Michel Ragon dans son livre " La peinture actuelle " (1958). "Les grands créateurs échappent aux classifications. C’est le cas de Dubuffet dont l’oeuvre oscille entre une figuration violemment expressionniste et une représentation de ‘’textures‘’ poussée à un tel degré de dépouillement que le non averti ne voit là qu’une peinture abstraite.
L’exposition 1944-1945 a provoqué de grands cris. Prenant ses sources en occident, Dubuffet est d’abord allé vers l’enfant. A 40 ans, il remet son art en question, ambitionnant de faire de " l’art du commun " ,celui des gens qui ne savent pas dessiner.. Aujourd’hui (1959) sa technique est plus conventionnelle.
(Mais) les portraits de Dubuffet sont proches parents des graffitis, qui sont les Altamira de l’ homme vulgaire (du XXème siècle).. Ce décervelage est une entreprise commencée au début du XXème siècle(Provocation?):Dubuffet allait ensuite dans le plus horrible, le plus monstrueux le barbouillage le plus informe. (Toutefois),l’oeuvre de Dubuffet est une des plus diverses et des plus fécondes qui soit ; Portraits, corps de dames, paysages de vaches, tableaux d’assemblage, tables et sols"
Vers 1944, présenté par Paulhan, Dubuffet avec l’aide bienveillante de Fernand Mourlot s’adonne à la lithographie. Il crée un atelier spécial et, durant deux ans va travailler à fond cette façon de créer "Les résultats s’avèrent surprenants".
Pour le commun des mortels, Dubuffet est à la limite du canulard, du déséquilibre, de l’égarement ou de la provocation. Pour d’autres, il s’inscrit dans le processus de la déshumanisation volontaire de l’art .
Ces points de vue peut-être outranciers de Michel Ragon sont tempérés par Michel Cournot qui dit : que Dubuffet " ne pouvait faire naître l’amour de la peinture que par contradiction et contre-pied. "
" Il n’y comprenait rien lui-même, il refusait de savoir s’il était devenu un grand de ce monde sans le faire exprès "
" Tout çà ne dit pas que Jean Dubuffet avait une tête de bouledogue du désert et de pomme de terre du printemps, que jamais il n’y eut homme de plus de coeur , de plus de respect pour autrui "
" Il disait ; ‘’Je suis bien conscient que personne ne vitupère plus cruellement et plus injustement que moi sur toutes choses y compris d’abord sur celles qui me sont les plus chères "(Michel Cournon Nouvel Observateur 8 février 1996)

La CLOSERIE FALBALA (Fondation DUBUFFET) à Périgny sur Yerres. Visites suspendues pour Restaurations jusqu’en janvier 2OO3.
Pour en savoir plus Téléphoner à la Fondation Dubuffet à Paris (OI 47 34 12 63)


MAURICE DIDILLON

Né en 1915 à St Maur (V. de M.) Maurice Didillon fut d’abord initié à la joaillerie et à la bijouterie dans l’atelier paternel. Puis il suivit une filière d’études artistiques qui devaient l’amener jusqu’à l’Ecole du Louvre. Il est nommé professeur de dessin d’art de la Ville de Paris en 1937.Il enseigna à l’Ecole d’art appliqué et à l’Ecole de bijouterie, joaillerie, orfèvrerie de Paris dont il sera directeur jusqu’en 1979.
" En ces temps où la qualité de la vie est si menacée, disait-il, il est réconfortant de constater que les Arts constituent toujours un tissu irremplaçable parmi les plus enrichissants et qu’ils apportent épanouissement et évasion."
De son exposition rétrospective de 1988, il disait"C’est un témoignage du bonheur de dessiner, de peindre, de sculpter, de créer.
Il savait donner une ambiance à ses tableaux; Son admirable "Dinandier", dans les tons chauds du cuir et du cuivre est un magnifique chant au travail à la fois manuel et artistique, celui de l’artisan .
Sur le plan local, il fut l’ animateur calme et souriant de la Société des beaux arts de Brunoy.
Il était fixé à Boussy St Antoine puis il alla s’installer à Brie Comte Robert.
De ses nombreux voyages il rapportait tableaux, gravures, fusains
Toutefois, un certain nombre de ses oeuvres chantent les environs de l Yerres. Voici les sujets traités :
Moulin de Jarcy Marché de Brie-Comte-Robert. Eglise de Brie.. Chapelle à Evry les Châteaux. -Le château de Grégy.


GISELE GAUTIER DORE

Nous dirons tout d’abord que Gisèle Gautier Doré a eu constamment le désir de fixer sur la toile ou le papier, l’image des divers éléments du patrimoine disséminés dans notre ville et notre région : le château de Monmartel, le pont Perronnet, l’Abbaye d’Yerres en péril, l’Hôtel de l’Etoile...Notre artiste ,dans le même mouvement a aussi chanté les paysages de la vallée de l’Yerres. Ainsi à l’exposition de 1975 a-t-elle présenté La maison Houry; Le moulin de Brunoy; Le moulin de Rochopt; (sous deux aspects); Le Petit Château (façade et Portail); Le Musée (Lithographie).
Les aquarelles claires et lumineuses du début, firent un peu de place à la peinture à l’huile sur toile pour une expression différente, laissant le temps à la réflexion du peintre et aux retouches. Les sujets de cette époque étaient toujours figuratifs, avec une grande abondance de jardins et de fleurs
Les expositions de 1992 à 1995 nous ont fait voir un autre aspect de l’art de Gisèle Gautier Doré: de franches couleurs déposées en harmonie sur la toile selon une apparente fantaisie, mais donnant à l’ensemble une sorte d’équilibre agréable, une sérénité qui n’a rien à voir avec certaines oeuvres si agressives de la peinture moderne. C’est une fête des yeux que ces tableaux non figuratifs composés de couleurs harmonieuses parfaitement accordées
Dans de nombreuses aquarelles, le peintre s’exprime de façon personnelle
très poétique et a une manière très romantique de traiter l’environnement du sujet.
Les Expositions des oeuvres de Gisèle Gautier Doré sont nombreuses
-1972 Galerie du Nombre d’Or
-1975 L’Exposition du Val d’Yerres.
-1992 L’Expo des 4 (Chalandray)
-1992 Galerie Evrard
-1993 Un peintre dans son jardin""Musée de Brunoy"
- I995 L’ Abbaye d’Yerres.(Salle André Malraux)
-1995 Galerie Montparnasse.
La dernière en date des expositions, février 2003, à la galerie 103 à Paris, nous offre la même diversité de couleurs franches, juxtaposées avec art et sensibilité, mais prenant pour base des objets réels que l’on devine, bien que ce ne soit pas un rébus ; une sorte de retour à un figuratif expurgé de ses détails et allant à l’essentiel.
Il est vrai que le titre de l’exposition c’est "Faire revivre la nature morte"


LOUIS FRANCOIS NUMANCE BOUEL
1824 - 1884

C’était peut-être un amateur! mais le talent qu’il manifesta tout au long de sa carrière artistique l’ont consacré peintre à part entière et son inscription sur le " Bottin des Artistes " qu’est le " Benezet" est bien une consécration.
Il avait été guidé dans l’art de la peinture par le fils de l’artiste autrichien Kuwasseg ce dernier fit à l’époque quelques tableaux à Brunoy et à Villeneuve St Georges. Il avait aussi reçu quelques conseils d’ Isabey.
C’était un ami du peintre Maurice Eliot qui habitait une propriété au bord de l’eau à Epinay sous Sénart, et qui venait le voir en barque. Eliot peignit chez son ami "Jet d’eau du jardin Bouel", "Les demoiselles Bouel prenant le thé dans le parc", "Portrait de Madame Numance Bouel", "Portrait de Numance Bouel". Les deux artistes étaient très liés.
Les tableaux de Numance Bouel sont en général emprunts d’une grande sérénité, ainsi cette toile "La ferme de Soulins à Brunoy" nous montre surtout la rivière, à l’eau calme comme un lac, avec des arbres que Corot n’aurait pas reniés, peut-être une sorte de tendresse pour cette nature qu’il côtoyait tous les jours (Ce tableau fut donné au Musée de Brunoy).
La production de cet artiste fut importante.
On peut en juger par la présence posthume de ses oeuvres au Salon de Brunoy de 1975 : L’Ile à Soulins, La passerelle du moulin de Brunoy, Bord de l’Yerres (2) Carnet de croquis (2), Ferme de Soulins, Entrée du Château des Ombrages, Le Moulin de Brunoy, Le pont de Soulins, Chemin en forêt de Sénart.
On voit que notre artiste aimait assez son cadre de vie pour le fixer régulièrement sur la toile ou le papier.
Le Musée de Brunoy possède deux huiles sur toile et deux fusains, dons de la famille Bouel.
Dans l’ancienne maison familiale, Numance Bouel a peint divers paysages sur les panneaux de deux portes, un trumeau et deux dessus de portes, divers paysages des environs de Brunoy, plus deux bords de mer. Ces oeuvres ont été récemment restaurées par Alex de Villesbrunne- Dumelle : "Un allègement du vernis lent et difficile" dit-elle.
Le général Renard et son épouse, héritiers de la famille Bouel et qui ont assumé la restauration, ont reçu le Prix du Patrimoine 1995 ( pour restauration et mise en valeur du Patrimoine mobilier de l’Essonne)

Pour en savoir plus : Le MONMARTEL N° 23 pages 107 à 110 par Alix de la villesbrunne-Dumielle.



CLAUDIUS  POPELIN
1825-1892

Il naquit à Paris en 1825.
Dans leur journal, en 1869, les frères Goncourt écrivaient à son sujet  "L'émailleur - poète"- l'émailleur de faux émails (sic) anciens"
Cet " Emailleur -poète" fut disciple de Ary Cheffer.
- 1- L'EMAILLEUR. Dans les années 2004, , sur internet, la galerie parisienne Roxane Rodriguez donnait à voir une armoire-cabinet à deux corps en acajou noirci orné de lapis-lazuli et d'émaux peints. Ces émaux sont constitués de cinq plaques rectangulaires émaillées représentant un serpent et des dauphins peints sur argent. L'ébéniste sculpteur est Hyppolite Sauvrezy (1815-1883) et le peintre émailleur, Claudius Popelin.
Les Goncourt avaient demandé à Claudius Popelin deux émaux pour leur roman "Mariette Salomon" en deux volumes, parus en 1867.Le relieur Lortie les rassembla en un seul et y encastra les deux émaux dans les plats en cuir de Russie, représentant Mariette nue, de face et de dos, posant sur la table de modèle. "La silhouette d'or de la jeune femme champlevée sur l'ovale sombre du fond se profile avec une austère élégance, mélange rare et raffiné comme tout ce qui sort du fourneau de l'artiste, de l'art grec aminci et gracieusé (sic) par Jean Goujon  (A. Delzaut : "Les Goncourt "1889)Edmond de Goncourt parle lui-même de "deux merveilleux émaux de Popelin (La maison de l'Artiste  T II)
Une autre œuvre très appréciée, le portrait de J.M.de Hérédia en conquistador datant de 1868.
-2- LE POETE .Tout d'abord un jugement anonyme :Popelin n'était pas un poète nul ; il était simplement médiocre".
Disons qu'il rencontrait à St Gratien, Théophile Gautier qu'il admirait fort et qu'il essayait d'imiter. "Popelin faisait du Gautier : Gautier n'avait pas l'idée de faire du popelin".(X..)
Popelin avait de l'admiration pour Lecomte de l'Isle, Banville et surtout J.M. de Hérédia.
Il fit paraître un recueil de sonnets :"Quand l'oxyde aura mis sur les plombs du vantail…" et ses "Poésies complètes" en 1889 dédiées à Charles Haas.
-3- L'HOMME.Popelin avait séduit la princesse Mathilde. Il succédait à Niewerkerke  et en 1870 il s'enfuit avec elle à l'étranger. Cela déplut aux frères Goncourt qui  dans leur journal du 5 janvier 1870 déplorèrent méchamment le départ "de cet homme sans talent, de cet émailleur, de cet homme au physique de travers , à tête de traître, d'un mauvais ouvrier du XVIème siècle" Voilà un joli portrait bien dans la ligne des deux frères. Toutefois après la mort de son frère, Edmond devint presque un ami de Popelin. Disons que l'Emailleur fut infidèle avec la jeune Marie Abatucci : la princesse la chassa de chez elle. Popelin entreprit un gros travail :celui  de récrire les" Souvenirs" .de la princesse.
Il mourut  en 1892 et fut regretté par Edmond de Goncourt.


PAUL  LANDOWSKI
1875-1961

Universellement connu par des oeuvres grandioses comme « Le Christ Rédempteur » de Rio de Janeiro ou la Ste Geneviève du pont de la Tournelle ,Paul Landowski, après ses études à Paris, passa un long temps à la villa Médicis jusqu’en 1906  Il revint à Boulogne sur Seine Il y resta jusqu’à sa mort. On l’a sacré « Le sculpteur de la troisième République » c’est dire sa grande activité . Son travail fut très divers. Il exécuta nombre de commandes officielles. Au Petit Palais à Paris on peut admirer « Les fils de Caïn »(Rome 1903) qui sont une glorification de l’idée de la liberté en marche au cours des siècles » :Trois personnages choisis parmi les humbles représentent le Poète, le Forgeron et le Berger. Une  autre oeuvre  en bronze figure Icare sous la forme d’un jeune homme dont le visage est marqué par la peur de la chute irrémédiable vers la terre
 Il avait beaucoup travaillé sur le projet d’un « Temple de l’Homme » qui serait dédié à l’Humanité . Ses héritiers ont fait don au musée du Petit Palais de l’ensemble des croquis ou maquettes ainsi que d’oeuvres achevées. Paul Landowski  fut dès 1926 directeur de l’Académie des Beaux-Arts puis directeur de l’Académie de France à Rome.(1933-1937)
Paul Landowski ne méprisa pas un travail plus profane et un certain nombre de ses oeuvres sont au Père-Lachaise, comme le bas-relief du sous sol du crématorium et la sépulture de la famille Darracq (Gisant, la Forge, Piété filiale , Amour fraternel)
Grand Prix de Rome  de la sculpture pour son « David combattant »(1902) il fut néanmoins mobilisé durant la guerre de 1914-1918 et reçut la croix de guerre. Il se refusa d’accepter des commandes de monuments aux morts  où il serait pris dans le carcan des exigences des commanditaires « Pour moi ;disait-il, je suis formellement décidé si on me parle d’un monument, à ne me charger de rien, à moins d’être absolument libre »
La commune de Combs la Ville sut se plier à cette exigence et lui passa la commande du monument aux morts. Paul Landowski comme son amour de l’homme le lui suggérait choisit le plus humble, le plus exposé, parmi les soldats de la guerre : le fantassin, comme symbole des innombrables victimes que l’on voulait honorer. IL les avait bien connus ; il avait été l’un des leurs. Le soldat est représenté  « l’arme au pied dans la tenue adoptée 1915 »  avec le casque. Ce n’est pas un soldat en posture héroïque, c’est simplement l’homme qui veille.
Ajoutons que le fils de Paul, Marcel Landowski fut un compositeur important avec ses opéras et oratorios Il fut un temps Directeur de la musique en France et que sa petite fille Manon Landowski  a trouvé sa voie dans la composition et la chanson 


Pour en savoir plus :Pierre WITTMER (*)dans LE MONMARTEL N° 27 Décembre 2000 Pp 109-118.

MARIE  LAURENCIN
1885-1956

Peintre de la fin du XIXème siècle, elle vécut à Champrosay, commune de Draveil de 1924 à 1935.La ville de Draveil a donné son nom à l'une de ses rues en hommage à l'artiste.
Ses débuts furent marqués par l'influence du cubisme. Puis elle se créa un genre bien particulier  : Femmes jeunes, rêveuses, aux contours imprécis, seules ou en groupes semblant vivre dans un monde onirique plutôt que sur terre.
Après avoir fréquenté l'Académie Humbert, elle connut le "Bateau Lavoir" et fut l'amie de Braque et de Picasso. Un grand amour naquit entre Marie et Guillaume Appolinaire, "elle allait l'attendre chez lui. Il ne rentrait pas tous les jours, elle lui écrivait des reproches, mais revenait toujours"
Ses œuvres se reconnaissent facilement car elle emploie des tons pastel dans les gris, peu violents et dont les contours sont estompés, disons un peu flous ; cela a un certain charme et exprime la grande douceur de ce monde féminin qui meuble ses toiles.
Elle créa avec le peintre Fernand Léger le mouvement "Art  Nouveau"
Un musée Marie Laurencin a été créé à Tokyo (Massahuo-Takano)
- Ses "Jeunes filles" sont conservées au Musée d'Art Moderne de Paris
- Le "Portrait de Coco Chanel "est au musée de l'Orangerie.
- Le "Portrait d'Apollinaire et ses amis" est au musée d'Art Moderne.
Marie Laurencin consacra de son temps à l'illustration d'ouvrages de Verlaine,
de Gide, de Lewis Caroll et fut l'auteur de gravures multiples
 - Le Rideau Noir (1921.
 - Décors pour les BALLETS RUSSES (Les Biches 1924.
- Décors pour  la Comédie Française (A quoi rêvent les jeunes filles?)?
Autres œuvres connues  :
 - Créole.
 - Trois femmes.
 - Mère et enfant.
- Etiquette pour le célèbre vin de Bordeaux "Mouton Rotschild"


FREDERIC  VILLOT
1809-1875

Qualifié de "Haut Fonctionnaire" au Musée du Louvre, Frédéric Villot habitait à Champrosay (commune de Draveil) une belle maison sur la route de Corbeil appelée "La Maison des Lions" C'était un ami de Delacroix, et c'est lui qui incita le peintre à venir se refaire une santé dans les parages de la forêt de Sénart .Delacroix suit ses conseils et achète une petite villa au 11 de la grande rue devenue avenue Alphonse Daudet, à deux pas de la "Maison aux Lions" en 1844, et il y aménage un atelier.
Delacroix apprécie beaucoup madame Villot. Il fait deux portraits de son ami. L'un, une huile sur toile où apparaît sur un fond sombre, un visage assez jeune, un peu inquiétant
L'autre, au crayon graphite, fusain, craie en 1832. Cette œuvre se trouve à la Galerie Nationale de Prague
Un peintre polonais Rodakowski Henryk (Lvow, 1823, Cracovie, 1875) fait un portrait de Frédéric Villot, un mi-corps face un peu longiligne. Ce tableau est au musée du Louvre. Portant pour titre « Portrait d’un haut fonctionnaire »
Frédéric  Villot a laissé un certain nombre d'eaux fortes.
Nommé conservateur des peintures du musée du Louvre, il constate qu'un certain nombre de toiles sont défraîchies par le temps et assombries par le bitume. Il entreprend  un plan de nettoyage qui semble trop audacieux en haut lieu. Ces travaux ont déplu : on lui reproche d'avoir "tué" le tableau de Véronèse "Mes noces de Cana".
Il dut quitter son poste en 1861.


PAUL  FLANDRIN
1809-1864

Paul Flandrin fut confondu souvent avec son frère Hippolyte Flandrin. Il résidait à Montgeron (91). On a parlé à propos de ces deux frères de "fraternité picturale". Ils ont souvent été l'un près de l'autre et le musée Getty de New York expose un daguerreotype du photographe  français Chabrol ( années 1848-1849) représentant les deux frères Flandrin.
Sur Internet, le tableau "Jeune homme nu assis au bord de la mer" est attribué à Paul, mais aussi à Hippolyte. Ce tableau fait penser à une peinture très classique dans le style de David en moins pompeux ou à Poussin. Ce tableau est au musée du Louvre et a été présenté en 1955 .
Quelques œuvres connues attribuées à Paul Flandrin :
"Portrait d' Ambroise Thomas" le musicien compositeur de Mignon, une huile sur toile de 1834. Ce tableau est exposé au musée de la Cour d'Or à Metz ( Ambroise Thomas est né à Metz). C'est un portrait sans fioritures et semble-t-il sans concessions. Le caractère du personnage est bien exprimé. On a l'impression d'un homme à la vie intérieure concentrée, plus présent dans sa musique que dans le siècle.
"Les gorges de l'Atlas" , esquisse de 1847 conservée au musée de Langres 'est un paysage de montagnes rocheuses dans un milieu aride d'où toute vie est bannie. Paysage minéral sans place laissée pour l'anecdote.
 



RENE  LALIQUE
1860-1945

Né en Champagne à AY, René LALIQUE a choisi une voie originale et inventé un art particulier, celui du verre travaillé d’une façon personnelle en harmonie avec ce qu’on a appelé l’Art Nouveau qu’a si bien développé dans ses diverses oeuvres le
Tchèque MUCHA et que des détracteurs dénommèrent parfois le style « nouille »
Sa période principale d’activité se situe entre 1890 et1940. Il fut très célèbre à cette époque, dans la production d’objets de verre ou de cristal de luxe. Il fut très inventif dans la manière de traiter ces matières qu’il maîtrisait comme personne : Verre clair , ou dépoli, satiné, coloré de diverses couleurs, jusqu’au noir de jais. Il diversifie sa production en inventant des objets au cristal opalescent, un peu laiteux, qui eurent un grand succès.
1890, il est installé à Paris et utilise déjà un bon nombre d’ouvriers. Bijoutier ou joaillier, on ne sait. Mais déjà il exécute des commandes pour des artistes de la scène comme Sarah BERNARDT.
De 1893 à 1905, il fait des études sur le verre et est soutenu par un banquier –mécène M. GULBENKIAN qui lui achète de nombreuses oeuvres. Ses productions sont saluées avec respect par un autre artiste du verre, le célèbre GALLE.
1900.  C’est le succès à l ‘Exposition Universelle de Paris. Il ne tarde pas à ouvrir une boutique place Vendôme, tout près du magasin du parfumeur COTY.
Il va d’ailleurs proposer au parfumeur,  des  flacons à parfum qui seront tout de suite adoptés et qui feront fureur dans les milieux élégants. Il va bientôt avoir la clientèle des parfums FORVIL, WORTH , HOUBIGANT etc…
En 1911, outre sa participation à l’exposition des Arts Décoratifs de TURIN, il expose Place Vendôme ses objets de verre et de cristal dont les sujets privilégient le corps féminin gracile et élégant  sous des titres divers comme Narcisse, Diane, Couple dansant, Pensée, Faune, Océanide, danseuse aux bras levés. Il a aussi inventé la mode du bouchon de radiateur en cristal, objet de collection surtout aux Etats Unis.
En 1913 il achète les ateliers à COMBS la VILLE qu’il louait depuis 1908 et .qui englobent le moulin de VAUX la REINE..Durant la guerre, après 1914, l’usine produit des objets de verre destinés aux industries chimiques, pharmaceutiques  ou aux hôpitaux.
En 1921,une nouvelle usine est créée en Alsace à Wingen-sur-Moder
Après l’exposition des Arts Décoratifs de 1925, où il participe à la décoration de plusieurs pavillons, il est convié à penser à l’aménagement   des voitures de l’ORIENT-EXPRESS.Il laissera la direction de l’usine à son fils MARC puis les établissements serons dirigés par la petite fille MARIE-CLAUDE. René LALIQUE est mort en 1945.

Pour en savoir plus ;  Site LALIQUE : http://www.Lalique.com:fr:biographie



JULES GOIMBAULT

Au N° 81 de la rue Tronchard habitait au début du XX e siècle un homme qui ajoutait à son métier d’horticulteur, l’art de la photographie.
Horticulteur, il produisait des fleurs et, dans les années 20, 30, 35, il allait les livrer aux fleuristes de la capitale. Le matin dès l’aube , chaque jour, il allait faire ce qu’il appelait « la tournée des clients ». Puis, l’âge aidant, peut-être fatigué, il changea de manière et alla livrer sa production à la Halle aux fleurs.
C’était un homme sensible au beau : il aimait les fleurs. Il cultiva aussi passionnément l’amour de la photographie.
C’était au temps où le photographe n’avait guère de facilités pour assouvir sa passion. Les appareils étaient mal commodes et lourds ; on travaillait avec des plaques de verre fragiles, on devait faire les développements soi-même.
Et pourtant la série de photos que M. Goimbault nous a léguées témoignent d’une sensibilité et d’un art très personnels. Loin des « Vedettes », du luxe, des voyages, il nous a laissé de nombreux documents sur la vie de Brunoy à son époque, les métiers, la vie des rues, les travaux ménagers, les costumes, les jeux d’enfants, et surtout certains portraits intimistes preuves d’une grande sensibilité : «  les faits de tous les jours, ceux qui font que la vie est ce qu’elle est. »


LUCIEN  CAUSSAT  PHOTOGRAPHE
1898-1998

Lucien Caussat est né dans le Berry au Châtelet.
Très tôt, il travaille dans la photographie aux usines Renault.
Il fait la guerre de 1917 à 1920.et il a l’occasion de photographier Pétain, Foch ainsi que Guynemer.
Marié en 1925, il s’installe à Paris dans le magasin « Bourdon » puis devient le gérant du magasin Venant à Brunoy jusqu’en 1930 date à laquelle il achète le fonds qu’il exploite jusqu’en 1966 Il laisse la boutique à M. Céleste qui plus tard la cédera à M.  Guillaume.
Ce fut donc LE PHOTOGRAPHE DE BRUNOY durant 36 ans. Il était toujours prêt à tirer des clichés, pour fixer sur la pellicule les évènements de Brunoy comme les courses sportives, les personnalités en visite, envers qui il montrait un éclectisme exemplaire, faisant le portrait de vedettes  du spectacle comme Jo Bouillon, Jacques Hélian ou Maurice Chevalier, les grands noms du sport, Delaporte, Cerdan.
Il faisait des reportages à l’occasion des concours de gymnastique, au cours de réceptions, de mariages, ou tout simplement  chez Gervaise à la Pyramide. où il pouvait surprendre les ébats d’Hassan II le futur roi du Maroc.
Il fut le témoin attentif de la Libération de Brunoy et prit uns quantité de clichés précieux qui permettent de revivre ces journées mémorables.
Il écrivit des poèmes patriotiques en 1917 quand il partit soldat.
Le béret basque sur l’oreille qui faisait penser à un Chasseur Alpin, revêtu d’une invariable blouse grise, il était toujours présent là où se passait quelque chose. Tout était occasion à prendre des clichés ; les inondations de l’Yerres dans la vallée, les banquets, les cérémonies diverses, les enfants déguisés de la mi-carême, et les remises de décorations.A ce sujet Lucien Caussat reçut la Légion d’Honneur pour l’ensemble de son œuvre en 1996.Ce jour-là, ce n’était pas lui qui tenait l’appareil photographique !


ANTON  VON  WERNER  PEINTRE
1843-1915

Tableau ayant un rapport avec Brunoy : L’ETAPE AVANT PARIS (1871)

Le peintre avait été envoyé en mission documentaire par le cercle artistique de KIEL où Werner avait réalisé des peintures historiques pour l’amphithéâtre du lycée. Il avait reçu la commande d’un tableau sur le thème « De Moltke devant Paris. » Werner  reçut la permission de la part du Grand Duc de Bade d’aller visiter le théâtre d’opérations du siège de Paris. Suivant un rapport fait par l’artiste, le tableau représente une scène qui se passa au château des Ombrages à Brunoy  et dont voici la description :  « Officiers et soldats prussiens occupent un luxueux salon de style rocaille. Une jeune ordonnance allume un feu crépitant dans la cheminée avec des pommes de pin et des branches dont une grande quantité jonchent en désordre le précieux tapis. Un sous-officier de hulans chante un air allemand tandis que son camarade l’accompagne au piano. »
Les attitudes des soldats rustauds, aux attitudes bravaches, leurs lourdes bottes crottées contrastent avec le raffinement de l’ameublement. Les vainqueurs se comportent un peu comme des vandales…
Bien que patriote patenté, directeur de l’Académie des Beaux-Arts de Berlin, Werner, chantre de « l’Esprit allemand » montre là une impartialité qui est tout à son honneur « Tout est rigoureusement à sa place ; c’est de l’art en uniforme propre et typiquement prussien. Des éperons au casque tout est correct et réglementaire »    écrivait Richard Muther critique d’art.
Cette œuvre est précieuse pour les brunoyens, car elle nous montre un intérieur bourgeois du XIXe siècle avec une sorte de garantie d’authenticité. Werner a pu prendre des croquis  au cours de son séjour à Brunoy. Mais s’il n’a pas pu tout enregistrer comme l’aurait fait une photographie, il nous a rendu encore mieux peut être ! c’est l’atmosphère du château, sa décoration raffinée, le goût des décorations.
Ce tableau fut acheté tout de suite par le Statlich Museum de Berlin et exposé deux fois à Paris  en 1984 et 1985.
Ce n’est pas ce tableau qui a rendu Werner célèbre, mais celui qui  décrit le couronnement de l’empereur Guillaume Ier dans la galerie des glaces à Versailles et que tous les petits écoliers allemands de l’entre-deux guerres connaissent « On y voit le roi de Prusse nouvel empereur et Otto Bismark Ils sont entourés de princes, de militaires, de diplomates raides, bottés sanglés dans leur uniforme de parade, les sabres tirés au clair soulignant le caractère martial de la scène. Pas une femme n’est présente et le peuple est totalement absent »
Toutefois, sa rigueur figurative amena  Werner à critiquer sous couvert d’un pseudonyme l’œuvre du peintre scandinave Edward Munch. Celui-ci attaqua en justice l’académie berlinoise et son directeur Anton von Werner à propos de «L’ Outrageante réaction germanique sur ses travaux »


EUGENE DELACROIX
1798-1863

Delacroix Eugène fut le maître du mouvement romantique.  Né dans un milieu aisé ; il connut les peintres Géricault et David. Il reçut leur influence. Il fut l’élève de l’école des Beaux-Arts. Son oeuvre « La mort de Sardanapale »fit toutefois scandale. Son voyage au Maroc avec le comte de Morny lui fit découvrir des couleurs qu’il n’aurait jamais imaginées.
Le peintre Eugène Delacroix habitait Paris. Il avait son atelier rue de Furstenberg et déjà à la fin de la première moitié du XIXème siècle il était devenu fort célèbre. Mais sa santé n’était pas à la mesure de son talent et ses médecins lui conseillèrent d’aller respirer l’air pur de la campagne du moins durant la belle saison. Il chercha donc où il pourrait bien s’installer. Son ami Villot qui fut un temps conservateur des peintures du musée du Louvre, et qui habitait à Champrosay la belle « maison aux lions »lui proposa de venir près de lui. En effet, quel meilleur air que celui de Champrosay ? :On domine la vallée de la Seine, on est en bordure de la forêt de Sénart, ! D’ailleurs, de nombreux sanatoriums et même des hôpitaux se sont installés là, à cet endroit
C’est décidé, il loue une maison non loin de celle de son ami, qu’il nomma « Ma bicoque. » et où il installa un atelier dont les fenêtres étaient toutes munies de stores que l’on tendait suivant le cours du soleil pour régler l’éclairage. Il garda les vieux meubles qui garnissaient la maison ; il en appréciait le poli et leur prêtait une âme. « Ils racontent leur vie » disait-il
Cette aimable demeure achetée finalement en 1844 était entourée d’un jardin un peu à la française puisque « des corbeilles de fleurs bruissantes d ‘abeilles étaient soulignées de bordures de buis. Une porte au fond du jardin s’ouvrait sur la vaste plaine qui descendait jusqu’à la Seine » (journal de Delacroix). La propriété était protégée par de hauts murs.
Bien que célibataire,   le peintre n’était pas seul, durant ses séjours à Champrosay. Il avait près de lui une gouvernante fidèle, Jenny Le Guillou qui lui était toute dévouée. Sur son cahier journal, il écrivit un jour « Revenu à Champrosay. Revu Jenny. Sous le charme de cette réunion, un seul être dont le coeur soit à moi sans réserve ».
Il a appris à aimer la forêt de Sénart qui est à deux pas. Sa promenade de prédilection, c’est d’aller jusqu’au Chêne d’Antin. Là, il s’assied, se repose. C’est son arbre favori, le compagnon de ses rêveries. Il ne se lasse pas de prendre croquis sur croquis des branches, des feuillages, des brindilles de l’arbre aimé sur lesquels il promène des « regards enchantés ». De ces dessins il s’inspire  plus tard quand il peint ses tableaux. C’est sous le chêne d’Antin qu’il place un jour un animal exotique, un puma croqué au jardin des plantes. Sous son pinceau, la forêt de Sénart est devenue une jungle.
Il composait un tableau primitivement appelé « Sainte Anne » et qui se nommera par la suite « L’éducation de la Vierge ». C’est à l’aide de croquis faits en forêt qu’il réalise le fond du tableau : « Le fond,  refait sur les arbres que j’ai dessinés il y a deux ou trois jours à la lisière de la forêt vers Draveil, a changé tout le tableau »(journal)

Mais Delacroix s’épuise dans ses travaux. Il lui fallait beaucoup de courage pour faire son travail de peintre ,sollicité de toute part.. Ainsi pour les fresques de la « chapelle des Saints Anges » de St Sulpice, il doit prendre le train et faire deux fois par jour le parcours Champrosay- Ris-Orangis- Paris, ce qui le fatigue beaucoup. Jenny, attentionnée et inquiète éloignait les  importuns, afin qu’il puisse se consacrer essentiellement à la peinture.
Pourtant il avait des amis nombreux à Champrosay : Villot et sa femme (qu’il appréciait fort), sa cousine la baronne Forget, Clésinger le sculpteur, gendre de Georges Sand et Monsieur et Madame Quantinet ses voisins immédiats dont les aventures furent contées dans le roman de Daudet « La petite paroisse ».
Mais hélas, malgré le bon air de Champrosay, la maladie de Delacroix empira et le 15 juillet 1863, Jenny se voit obligée de lui faire quitter son petit paradis et de le ramener dans une voiture de louage à son domicile parisien, à-demi mort déjà.Il ne se nourrit plus que de fruits et de bière anglaise Il ne reverra jamais sa chère bicoque, il ne se promènera plus parmi ses arbres préférés, le chêne d’Antin, le chêne Prieur car il va mourir trois semaines plus tard rue de Furstenberg, le 13 aout 1863.sa main dans celle de la fidèle Jenny

Nota  La rue Fursrtenberg abrite un musee E. Delacroix.

Dans le journal de DELACROIX

« Je suis sorti de bonne heure. Cela me réussit à présent. J’ai pris l’allée de l’Ermitage et au croisé des deux chemins, le petit sentier autrefois couvert, maintenant en taillis de 4‘ ou 5 ans. J’ai suivi le chemin direct de Mainville à Champrosay qui aboutit au Chêne d’Antin. J’ai beaucoup étudié les feuillages des arbres en revenant. Cette étude des arbres sur la route m’a aidé à remonter le tableau des « Tueurs de Lions ».(Avril 1854)
« Nous avons suivi l’allée de l’Ermitage dont une partie est à vendre. C’est un manoir comme cela qu’il me faudrait. Le jardin qui n’est qu’un potager est charmant. Il est encore rempli de vieux arbres qui ont donné leurs fruits aux environs au milieu des bâtiments ruinés – non par le temps – mais par la main des hommes. On est attristé devant ce spectacle inhumain de la rage stupide de démolition qui a signalé les époques de nos discordes . Abattre, arracher,  brûler, c’est ce que le fanatisme de la Liberté sait aussi bien faire que le fanatisme dévot. La proportion de ces restes a quelque chose de titanesque en comparaison de ce que les particuliers font tous les jours sous nos yeux(Mai 1853). »
« Je vais à la découverte comme un Robinson pour connaître les environs dans le rayon où mes jambes veulent bien me porter. Mon parcours favori était celui qui m’emmène toujours vers le Petit Sénart, l’Ermitage, le Chêne Prieur, le Chêne d’Antin.(Mai 1853) »
« La forêt m’a ravi. Le soleil se montrait ; il était tiède et non brûlant. Il s’exhalait des herbes, des mousses dans les clairières où j’entrais une odeur délicieuse . Je me suis enfoncé dans un sentier perdu environ au coin du mur du marquis (La Feuillade) -dernière maison d’Etiolles vers Soisy- où j’ai livré bataille aux ronces, aux arbrisseaux qui se croisaient devant mes pas. Je suis retourné par un sentier plus facile. J’étudie, je fais des observations, sur l’harmonie des chênes d’Antin et Prieur  (Mai 1853)
« Eté voir Mme Quantinet vers 4 heures pour lui rapporter ses journaux. Son mari et lui font de la musique. Adorable sonate de Beethoven !. Ils ont voulu absolument me retenir à dîner et j’y ai passé la soirée. Resté jusqu’à dix heures-Musique de Gluck(Mai 1852) »
« Travaillé aux « Baigneuses »(les femmes turques an bain) et donné une secousse importante au travail en m’appliquant à finir davantage la femme qui est entièrement dans l’eau. Peu ou point sorti. En allant acheter des cigares, vers 6 heures, j’ai trouvé chez l’épicier le pauvre Quantinet. J’ai été embarrassé pour lui de le rencontrer. Le pauvre homme à ce qu’il paraît est venu se consoler de ses ennuis dans des lieux plutôt propres à les lui rappeler. Il a dit-on amené une créature pour l’aider à conjurer ses  souvenirs. Je venais acheter des épingles. » (Avril 1854)

Sources : Courcel
       Mme Fucks Monmartel N° 9  1982.
       Le web
       Le Journal de Delacroix


FELIX TOURNACHON
dit NADAR
1820-1910



D’abord expliquons le nom de Nadar. Il voulait pour sa vie publique un autre nom que le sien. Tournachon ! par dérision il disait parfois Tournadar et c’est devenu Nadar, un nom mondialement connu.
Il eut une vie agitée, dispersée sur un grand nombre d’activités. Dans certaines, il fut un maître, dans d’autres un honnête amateur.
Il est né en 1820 d’un père libraire à Lyon puis à Paris (1817)Mais les affaires de son père se terminent mal et , à 17 ans, il devient soutien de famille. Sa vie est alors assez misérable. Durant quelques années il fait l’apprentissage du journalisme. Il avait un  réel talent de caricaturiste et en 1842 il est reconnu comme un spécialiste de cet art. En 1845 il s’essaie dans le métier d’écrivain.
Mille métiers, mille misères !
Toutefois sa véritable passion fut la photographie. Là, il excellait. Jusqu’en 1895, il fut un photographe de talent, fort apprécié. Il savait faire ressortir l’âme du personnage portraituré
Tout en étant engagé dans le journal « Le Charivari » comme dessinateur (1852) il continue à être un photographe recherché. Il constitue alors une véritable collection de portraits qu’on a appelé le « Panthéon  NADAR » (1858)
Citons quelques-uns de ses sujets :
Félix Pyat dramaturge    Cléo de Mérode                    Gustave Courbet                                                          Autoportait de NADAR
Léon Noël  journaliste.                                                 Emile de Girardin
Rossini  musicien.                                                        Jules Verne
Daumier  dessinateur-caricaturiste.                              Charles Beaudelaire
Gustave Doré  peintre                                                 Jacques Offenbach
J.B. Clésinger sculpteur                                                Gérard de Nerval.
 Delacrox P                                                                   Julia Daudet
Manet  peintre                                                               Mistral
Sarah Bernhart  actrice                                                 Alphonse Daudet
Corot  peintre                                                                 Emile Zola
G. Sand romancière.
Il faisait parfois des portraits « à l’occasion », comme le dit cette anecdote concernant Gérard de Nerval. « Il gèle à pierre fendre. Nerval, malade, a réussi à sortir de sa clinique. Il se réfugie chez Nadar. Nadar le photographie. Il le garde deux jours Puis Gérard s’en va n’ayant sur le dos qu’un mauvais habit de cérémonie. Il est sans le sou, il erre  plusieurs jours, cherchant ses amis. Il se fait refuser l’ entrée d’un bordel, passe la nuit au poste de police, écrit une lettre à sa tante Labrunie :« Ne m’attends pas. La nuit sera blanche ». C’est une descente aux enfers qui se termine par un suicide dans un égoût, là où s’élève le Théâtre de la ville. »
1860 le succès arrive Certains personnages publics seraient fiers de figurer au Panthéon de Nadar. D’autres comme Maupassant refusent qu’on vende leur portrait. Toutefois il écrit à Nadar qu’il juge digne de lui « Je vous autorise à vendre aux marchands et au public des photographies de moi(...)Je reçois tant de lettres de gens qui m’en demandent » (H.Troyat)
Il s’installe boulevard des Capucines où il crée une galerie.
1870. Nadar est républicain. Arrive la guerre. Une de ses activités diverses était l’aérostation. Lorsque Gambetta voulut quitter Paris pour aller  créer des armées en province, Nadar lui proposa son ballon « l’’Armand Barbès » qu’il avait fait construire à grands frais. L’échappée réussit, mais il perd son ballon et comme il avait misé beaucoup de sa fortune dans cet engin, il est presque ruiné ; il a une dette de 200 000 francs. sur les bras
1871. Il loue un petit appartement rue d’Anjou, mais il garde sa galerie boulevard des Capucines.
Il fréquente beaucoup les peintres, surtout ceux d’avant-garde qu’on appellera les impressionnistes. Le 15 avril  1875, il prête sa galerie des Capucines pour une exposition des oeuvres de ses amis avec la participation de Caillebotte, de Bracquemont ..et autres.
Il continue à faire des portraits éblouissants. Il connaît bien les frères Lumière et les incite à progresser dans la direction du cinématographe. Lui-même crée une sorte d’interview avec la projection d’une succession de photos qui défilent. C’est un prélude au cinéma (1886).C’est un peu l’ancêtre des diaporamas familiaux
Nadar a fixé ses pénates au coeur de la forêt de Sénart, dans une maison rénovée de l’ancien Ermitage à Champrosay, .florissant au XVIIIème siècle. Bien que certains auteurs ne soient pas d’accord, c’est  vers 1774 que Nadar a acheté une parcelle de l’Ermitage. C’est là qu’il a caché le commandant Félix Pyat recherché par les sbires de monsieur Thiers comme républicain. Ce citoyen avait des « principes »  Il disait : « Du pain blanc  ou rien, de la viande de première qualité ou rien, du vin supérieur ou rien ».Goncourt raconte que Nadar venant à Champrosay constata que son protégé avait liquidé les bonnes bouteilles qu’il avait précieusement gardées pour les grandes occasions dans sa cave
Depuis 1874 la maison était quasi à l’abandon. « Une maison abrupte, au toit à jours, au jardin fruitier devenu sauvage » ‘Ed. de Goncourt)
Nadar fit exécuter des travaux de rénovation entre 1879 et 1886 et pour ce faire, il vend à Georges Perrin deux albums de photos et une partie de sa collection d’autographes. Les travaux durent sept ans mais Nadar et sa femme viennent y habiter plus tôt. En 1879 il recueille Léon Noël à l’Ermitage mais ce pauvre homme y vient pour mourir
On peut déjà faire le point sur le personnage de Nadar :C’est un artiste aux talents multiples, dessinateur plein de verve, d’humour, prosateur plein de fantaisie, inventeur audacieux, grand coeur et à l’ esprit brillant..
Dans sa propriété au milieu des bois, Nadar affirmait ses convictions en revêtant souvent une tunique rouge de l’armée garibaldienne. Goncourt qui l’a beaucoup fréquentée durant ses séjours chez les Daudet, décrit ainsi la maison : « Un  rez-de-chaussée comportant une vaste pièce à la haute cheminée, aux murs tapissés d’assiettes de villages, aux glaces dont les fêlures sont cachées par des feuilles peintes, meublée de quelques ferronneries, quelques bibelots enfantins, des souches d’arbres ressemblant à des pieds desséchés, une salle présentant un caractère flamand qui n’est pas sans charme »Les jardins n’étaient qu’en préparation.
En 1878, Nadar en désaccord avec sa femme Ernestine  va vivre à Naples avec sa petite amie très jeune qu’il appelle « Calinote ». Puis il revient et retrouve sa femme bien malade. Elle était déjà sous le coup d’une attaque hémiplégique. C’est une période de visites à l’Ermitage. Les Daudet et Ed. de Goncourt vont chez Nadar.régulièrement.
Nouvelle attaque en 1887 de Mme Tournachon déjà phtisique dès 1886. C’est maintenant la paralysie. Nadar fait construire un ascenseur à mains pour atteindre le premier étage. Il y a à la maison une cuisinière, Rose et une servante qu’on appelle « Le Lapin ».
1890.Nadar mène une pauvre vie. Il écrit à son fils « Toujours le train-train dont l’extrême monotonie n’est pas sans charme pour un vieux fatigué comme je suis après une existence plus que mouvementée. Je barbouille des toiles et des cartons et on veut bien me dire que je fais quelques progrès. Il n’est que temps ! ».
1893.Journal d’ Edmond de Goncourt après une visite chez Nadar. : « Dans le jardin, autour de l’absinthe, un monde hétéroclite d’hommes et de femmes. Allongée dans une robe bleue de ciel doublée de soie rose, l’aphasique  Mme Nadar. Lui, joue auprès de sa femme le rôle de garde-malade ramenant sur elle sa lumineuse robe de chambre, lui réglant les cheveux des tempes, l’enveloppant de caresses ».Aux murs des chambres, des oeuvres de Daumier , Manet et autres.
C’est vers octobre 1893 que Nadar essaie de vendre l’Ermitage, mais il n’y a pas preneur.
Dans une lettre, Nadar constate que sa femme dépérit « Ma pauvre amie qui tousse, s’énerve de la solitude imposée et déclare qu ‘elle ne veut pas rester » Il dit qu’il doit vendre  l’Ermitage car il veut aller créer une maison de photographie à Marseille.» Il porte toujours la veste rouge. « Quand on regarde le teint de bile de l’homme, le dur labour dans sa figure des rides, ses yeux de féroce avec la méchante verrue au-dessus de son sourcil  et qu’on entend sa parole douce, affectueuse, on se demande « Est-il vraiment mauvais, est-il vraiment bon ? »(Ed de Goncourt)
Il va bien à Marseille, crée une maison de photographie, fait des clichés de la Reine Ranavalo et de Kruger président de l’Afrique du Sud. Il est Dreyfusard  durant l’Affaire. Il vend sa boutique contre une rente viagère. Voila le couple à l’abri du besoin.
1900. L’Exposition. C’est la gloire de Nadar qui ressurgit, et se rétablit .
Il écrit à Blériot , enthousiasmé par la traversée de la Manche.
Et, il meurt en mars 1910 à Paris où il s’est définitivement retiré depuis 1900, affaibli par l’âge et une broncho-pneumonie,
Notons qu’il avait un papier à lettre petit format à en-tête de l’Ermitage imprimée en rouge (comme sa veste !)avec toutes les indications pour parvenir jusqu’à chez-lui.  (Musée de Brunoy)



AUGUSTIN  PAJOU
1730 - 1809

C'était le fils d'une famille d'artisans et d'artistes , menuisiers ou sculpteurs. Dès quatorze ans il entre à l'Académie royale où il est l'élève de Jean Baptiste Lemoygne.
Il travaille avec Jacques Saly. Il se fait un nom et est l'ami d'Hubert Robert le peintre à la mode. Il est aussi en relations d'estime avec Mme Vigée-Lebrun. ce qui montre le niveau de la société où il évoluait.
Il est connu pour ses nus et ses portraits de célébrités diverses. Il est dans un mouvement de goût- nouveau, il professe "l'harmonie" Il est nommé "Sculpteur du Roi" en 1760.Deux ans après il est professeur à l'Académie Royale. "Chez lui, tout danse" disaient ses admirateurs.
Parmi ses divers travaux on peut citer sa participation au fronton du Palais Royal de Paris. et à une partie de la Fontaine des Innocents.
Dans les musées, il a sa place
-au Getty muséum avec deux figures de "La femme idéale"
--au Métropolitan musée of Art de New York avec un buste "M. de Wailly"
-au Louvre de Paris :avec un  Mercure.
A Brunoy , commandée par Jean Pâris de Monmartel, une de ses œuvres : monumentale, Le Fleuve, une grande figure, un genre de génie des eaux, peut-être cousin de Neptune, qui fait sortir d'une urne, l'onde qui coulait à flots tumultueux au milieu des jardins princiers installés sur la pente des Bosserons au droit de la rivière.
Cette statue monumentale a disparu après la ruine des jardins durant la révolution.
Pour en savoir plus Le Monmartel N° …..



ALICE DUBOIS
1875 - 1945


Alice Dubois était la sœur de Robert Dubois Corneau un des premiers historiens de Brunoy, Elle eut une vie simple qui fut celle du sacrifice. Elle commença par rester dans sa famille pour soigner ses parents, puis elle vécut auprès de son frère célibataire à Brunoy.
C’était une véritable artiste  et l’on affirme que, dans le parc qui fut légué à la ville avec la maison du XIXme siècle, elle avait fait construire un petit atelier. C’était une artiste dont le talent n’est pas à démontrer.
Elle a laissé des tableaux d’extérieur comme « Le bois de la Grange  et le mont Griffon  vus du Sauvageon » (musée de Brunoy)  Le Sauvageon à cette époque c’était un champ de blé .Elle a fait surtout des portraits, de très beaux portraits éclairés un peu comme chez La Tour : un vieillard, une femme âgée  Elle a aussi peint dans sa maison même un trumeau de cheminée, un bouquet de prunes violettes, veloutées, qui vient d’être restauré.
Cela rappelle les portes de la maison Bouel que Numance Bouel avait recouvertes de paysages et qui furent restaurées elles aussi il n’y a pas très longtemps.
Alice Dubois avait un autre talent, celui de relieuse d’art, quelle pratiquait dans son petit atelier.



CHARLES EUPHRASIE KUWASSEG
1838 - 1904

Charles Euphrasie Kuwasseg est né à Draveil. Il  fut le fils du peintre autrichien Karl Joseph Kuwasseg. Initialement, Charles Euphrasie fit ses premiers pas dans la peinture avec son père qui l’initia à sa façon. Mais plus tard il devint marin et voyagea de par le monde. De retour en France en 1889 il commença son éducation artistique et étudia sous la direction de  Durand Brager et d’ Isabey.
Il se spécialisa dans les paysages :  côtes de la Bretagne et de la Normandie, les marines sur la mer du nord et « scènes of the outskuts » de Paris.
Il  collabore avec l’artiste Poilot à une série de  paysages. Il exposa au salon des Artistes Français dès les débuts de sa  carrière et reçut la médaille en 1892. Il termina sa carrière comme professeur d’art, enseignant à de notables élèves comme J. Wil et Emile Clarel.
Ne pas confondre avec Joseph Kuwasseg né à Trieste en 1799,  le père de Charles Euphrasie.
Une idée de la valeur marchande des tableaux de Ch  E Kuwasseg :
« Au bord de la rivière » : 30057 $ soit 34367 euros
« Promenade en bateau » : 27195 $ soit 31094 euros
Le tableau « Vue de la Seine à Villeneuve St Georges » collection Jean Gautier a fait l’objet d’une exposition au musée de Brunoy avec conférences et édition d’un livre collectif par la SAHAVY. Ce peintre fit  dans notre région Yerres – Sénart un certain nombre de tableaux : Le pont de Brunoy, Autre vue de Brunoy.



AUGUSTE RENOIR
1841 - 1919

Auguste Renoir (1841 – 1919) peintre célèbre oh combien ! de la grande famille des impressionnistes a séjourné durant l’été 1876 à Champrosay.
Il avait été invité par les Daudet qui recevaient dans leur maison d’été nombre d’artistes de toute tendance, mais particulièrement , pour les peintres, plutôt des impressionnistes.
Renoir a peint durant son séjour chez les Daudet, plusieurs tableaux

D’une part , la proximité de la Seine lui a donné l’occasion de peindre « Barges sur la Seine à Champrosay » et « La Seine à Champrosay ». deux toiles tout  fait dans le style impressionniste   sans personnages avec une certaine sérénité malgré les nuages qui montent à l’horizon au-dessus d’un fleuve violacé dans le soir qui s’approche
D’autre part, peut-être par reconnaissance envers ses hôtes, il exécuta « Portrait de Madame Daudet »D ‘un air pensif,  une main posée sur le menton, position peu naturelle, Julie Daudet, avec des yeux un peu vagues témoins d’une pensée intérieure nous regarde. Le fond est sombre, en haut à droite et s’éclaircit vers la gauche « Il fait très chaud et la pose est très pénible pour Julia ,  aussi rose que  les nus du peintre » et « Portrait de Léon Daudet » enfant qui fut exposé au Salon, mais dans une galerie si mal éclairée  qu’il passa inaperçu.
Disons que Champrosay à cette époque fourmillait d’artistes de tout genre et que la maison Daudet  tenait table ouverte  chaque été, le mercredi soir. On pouvait y rencontrer Clésinger, Villot, Nadar, et plus occasionnellement des invités qui occupaient une chambre de la grande maison, comme Edmond de Goncourt.



JACQUES CHAMAILLARD

Dessinateur et peintre contemporain, résidant à BOUSSY St ANTOINE, Jacques  CHAMAILLARD est particulièrement expert du dessin à la plume.
Dans ce genre de travail, l’important, c’est le trait. Le trait est primordial, un trait décidé, impérieux, qui, s’il n’est pas à sa place exacte, fait s’écrouler tout l’ensemble.
Avec Chamaillard, rien ne s’écroule, jamais d’à peu près ; il ressort de ses dessins une sensation d’harmonie, de plénitude et même de sérénité. Il paraît en complète adhésion avec son sujet au point qu’il donne à l’observateur le sentiment d’une exactitude que ne fournirait pas une photographie aussi artistique soit-elle.
Le détail qui est figuré n’est jamais superflu ; il accroche l’œil comme pour affirmer la véracité du dessin mais reste à sa place d’élément, de simple élément d’un tout.
Dans ses dessins de maisons vénérables, il nous donne une impression de durée – le temps a passé ! et de respect peut-être ; il donne une âme à ces vieilles pierres et chaque dessin est à la fois une œuvre artistique de qualité, mais aussi un document exact et plein d’humanité.
Il n’est pour s’en convaincre que de regarder son dessin de la «  Maison des Nourrices » à Brunoy.
Ses aquarelles, lumineuses, ont la précision de ses dessins à la plume. La couleur ajoute une poésie jamais absente
Aquarelles, gouaches, plume, toutes ces manières de s’exprimer, Jacques Chamaillard  les emploie avec bonheur et son exposition de 1984 au musée de BRUNOY nous en a donné a preuve.



CAROLUS DURAN
1837 - 1917

De son vrai nom CHARLES DURAND il naquit à Lille ville où eut lieu entre mars et juin 2003 une rétrospective de plus de quatre-vingts de ses œuvres  (« Quatre-vingts ans de cet artiste fécond et moderne »)Il fut un des peintres très célèbres de son temps , spécialisé dans les portraits des grandes familles de la « Société ». Il ne méprisait pas les peintres d’ avant garde et ses amis «étaient choisis dans le monde des impressionnistes » :Manet, Monet ou ceux qui les accompagnaient :Berthe Morisot, Fantin La Tour,  Bracquemont. Mais lui continuait à peindre dans un genre que l’on peut appeler « académique » sans outrance, tout en conservant la plus grande liberté d’expression .
Dans les articles écrits à son sujet, on parle d’un « coloriste talentueux » et de « virtuose de la technique ». Ses œuvres sont dispersées à travers le monde et sont exposées dans des musées célèbres comme l’ Hermitage de St Pétersbourg ou le Métropolitan Muséeum d’Art de New York.
C’était un homme séduisant à la barbe d’un beau noir, aux moustaches conquérantes (voir le portrait signé John Singer Seargent).qui avait ses entrées dans les salons de Paris. Il ne pouvait suffire aux commandes de portraits ; c’était un peintre « à la mode ».
Il vécut à Montgeron où il possédait une maison. Dans cette même commune , Claude Monet, invité des Hoschédée allait rendre visite à Carolus Durand. Il s’amusa à peindre chez lui un perroquet .
De même Edouard Manet en 1877 à Montgeron fit le portrait de Carolus Duran.



JEAN  BAPTISTE CLESINGER dit AUGUSTE
1814 – 1883

Sculpteur français né à Besançon, il fut l’élève de Thorvaldsen et passa un long temps de sa jeunesse à Rome. Il entra comme par effraction dans la famille de Georges SAND dont il épousa la fille Solange en 1847.Georges Sand avait une véritable adoration pour la petite Jeanne qui naquit de cette union. Mais ce mariage ne « tint pas la route » et une séparation violente éloigna les époux l’un de l‘autre. La petite Jeanne finit dans un pensionnat, atteinte de la scarlatine.
Solange fut alors en conflit perpétuel avec sa mère ,  sauf sur la fin de vie de la romancière où elle l’assista à Nohan, lors des sa « douloureuse agonie »heure par heure.
Clésinger fut souvent une sorte de provocateur dans les sujets qu’il choisissait et la manière dont il les présentait Ainsi  de sa « Femme au Serpent » qui  fit scandale au salon de 1847 où il utilisa comme modèle le corps de Mme Sabatier dans une posture assez érotique. Ainsi de sa « Bacchante » (Rome 1863) où il donna un aspect sensuel à cette compagne mythique de Bacchus.(Au Louvre)
Il produisit beaucoup, figures de femmes en bronze ou en marbre
« Buste de Mme Sabatier » (marbre 1847 (au Louvre)
« Jeune femme » bronze  statuette 1867.
« Zingara » (danseuse napolitaine) bronze  1858.
« Combat de taureaux romains Groupe de bronze
Il ne fut pas un mauvais peintre ; en témoigne le « Crépuscule italien » , vue sur le Tibre, paysage avec animaux à la tombée du soir  (huile sur toile).
Clésinger habita longtemps à CHAMPROSAY



DANIEL  BUREN

Buren a suivi les cours de l'Ecole des Métiers d' Art dans les années 1960.
C'est là qu'il mit au point  son " VOCABULAIRE ARTISTIQUE " , ses bandes colorées et blanches de 8, 7 cm de largeur.
En 1966, il s'associe avec les peintres Mosset, Parmentier et Toroni  pour une " pratique commune de la répétition symétrique du même motif ", et s'opposer à l'Ecole de Paris qu'il trouve trop académique.
En 1971 , il est exclus du musée Guggenheim de New York. En 1980 , il reçoit sa première commande publique.
En 1985-1986, il réalise à Paris , au Palais Royal, une sorte de champ de colonnes tronquées avec ses fameuses bandes colorées de 8, 7 cm de largeur.
Le musée Guggenheim de New York a mauvaise conscience et offre  à Buren de concrétiser son art dans le musée - même. Il exécute alors ce qu'on appelle " L'œil du Cyclope. "
" la pièce majeure est  une tour de miroirs qui s'élève à l'intérieur de l'édifice tandis que des rectangles de gomme-les uns transparents, les autres de couleur parme- ont été apposés sur la rotonde dominant la construction "
Une vingtaine de peintures de Buren figurent également dans cet accrochage.
Cinq mille visiteurs par jour ont justifié cette création mais Buren ne parle pas de revanche !
Daniel Buren a séjourné quelque temps dans une de nos communes de la vallée de l'Yerres : VARENNES - JARCY.



DANIEL  CHARLES CHRISTOFLE
1805-1863

Charles Christofle est né en 1805 à Paris dans une famille de petits industriels Il est apprenti dès 15 ans, chez son beau-frère à Paris.
En 1830 est fondée la bijouterie Charles Christofle, une bijouterie familiale.
Toutes les usines sont regroupées à Saint Denis. L’affaire se développe et en 1839 elle fait travailler une cinquantaine d’ouvriers.
En 1842, un grand pas est franchi lorsque Charles Christofle achète au baron Ruoltz le brevet d’exploitation d’un nouveau système pour argenter ou dorer des métaux par une méthode électrolytique. Cela permet de créer des couverts ou de la vaisselle en métal argenté de très belle apparence, bon marché. Les clients affluent, dont le roi Louis Philippe et Napoléon III. Charles Christofle reçoit le titre d’ «Orfèvre du Roi».
En 1827, Charles Christofle achète une propriété à Brunoy puis en 1844 une grande demeure à Soulins (ce qu’on a appelé le «Château de Soulins» dans un parc de 28 hectares. Il mourut en 1863.
Son neveu Bouilhet élargit le camp d’action des usines avec de nombreuses filiales de par le monde et la production fut amplement diversifiée, avec une devise : « Une seule qualité : «La Meilleure». La marque CHRISTOFLE est toujours présente sur le marché et reste l’exemple du bon goût.
Charles eut deux fils dont l’un, Paul fut élu maire de Brunoy en 1865,1871, 1884.
Un comice agricole eut lieu sur les pelouses du château au temps où Paul était maire de la ville
Le château de Soulins fut démoli en 1967 après avoir abrité une école pour enfants difficiles : Le «Foyer de Soulins»

JG