19/09/2007
 

Musiciens




CLAUDE  BALBASTRE
1724-1799

Claude BALBASTRE est né à Dijon le 8 décembre 1724, dans une famille de musiciens. Son père Bénigne BALBASTRE, taillandier à l’origine, abandonna sa profession pour la musique. C’est lui qui donna à Claude les premiers rudiments d’un art où il allait exceller. Bénigne BALBASTRE eut deux épouses qui lui donnèrent dix-huit enfants. Il mourut en 1735. Claude n’avait que treize ans.
Il reçoit des leçons d’orgue de Claude RAMEAU, puis il quitte Dijon pour Paris. Là il reçoit les derniers conseils de Jean-Philippe RAMEAU qu’il considérera toute sa vie comme son maître. Parallèlement il apprend le jeu du clavecin.
Il fait des transcriptions pour clavecin et en 1755, il est devenu le premier organiste titulaire de Concert Spirituel des Tuileries.
Il est nommé organiste de Saint Roch en 1756. Il acquiert tout de suite une grande réputation  pour ses Noëls en variations joués à chaque messe de minuit qui attiraient une foule nombreuse d’amateurs, mais aussi les foudres de l’Archevêque Beaumont du Repaire. En 1760, il est organiste titulaire à Notre Dame. Là, il se trouve en compagnie de A. L. COUPERIN, de L. C. DAQUIN.
Il est célèbre pour sa dextérité au clavecin et au piano forte au point d’être invité dans les salons ; en témoignage, cette lettre de Mme du DEFFAND à VOLTAIRE, lui annonçant triomphalement ; »Tout Chanteloup soupera chez moi à Noël …Je me suis assurée de BALBASTRE qui jouera sur son forte-piano, une longue suite de Noëls »
Monsieur, le Comte de Provence,  l’a remarqué et, en 1766 le nomme organiste à son service. C’est en cette occasion qu’il va venir faire des séjours à Brunoy, lorsque le frère du roi venait en son château à la campagne. S’il y avait bien une chapelle particulière au « Petit Château », nul doute que c’est à Saint Médard qu’avaient lieu les  messes du dimanche. En 1776 il est confirmé dans son poste.
Bien entendu, les troubles révolutionnaires, surtout le départ du comte de Provence à l’étranger, vont le laisser sans ressources.  Il perd tous ses emplois officiels.
Il a acquis au long des ans une maîtrise de clavecin et du piano forte. Il  joue donc maintenant des airs de circonstance comme les « Chants de guerre de l ‘Armée du Rhin ». Il écrit une «Marche des Marseillais » et l’air « ça ira » en 1793. Pour les amateurs il fait des travaux d’adaptation sur ses Noëls,  écrit des sonates en quatuor, des romances et des concerto pour orgue.
Le 9 mai 1799, Claude BALBASTRE mourait à son domicile à l’âge de 75 ans.


REYNALDO HAHN
1874 -1947
Champrosay

Ce musicien extrêmement connu  au début du XXème siècle, naquit à Caracas, d'une mère  vénézuélienne et d'un père qui, venant de Hambourg, avait débarqué au Venezuela pour y faire fortune. (Il fut un moment conseiller du président de la République de ce pays.)
Reynaldo arriva à Paris, et ses ascendances allemande et sud-américaine ne l'empêchèrent pas de devenir un des fleurons de la musique de salon de la Belle Epoque. en France. Ses dons de pianiste, son extrême urbanité lui ouvrirent toutes grandes les portes des maisons bourgeoises les plus célèbres, comme des milieux littéraires. et artistiques les plus en vogue.
Ses amitiés particulières avec différentes personnalités des lettres et du spectacle lui furent pardonnées aisément par  ce monde un peu fou qui "faisait la mode" en ce passage du XIXème au XXème siècle.(Les frères Daudet, Marcel Proust, Montesquiou, Cocteau..)
Le nom de Reynaldo Hahn n'est pas cité moins de 67 fois dans la biographie de Marcel  Proust par Pinter, et 17 fois dans celle de Liane de Pougy par Jean Chalon.
1914: La guerre! Contrairement  à beaucoup de "Planqués" de la société littéraire et artistique, dans les cantines militaires de l' arrière, Reynaldo Hahn , mobilisé demande son départ sur le front, s'expose à Vauquois, compose entre temps une "Marche du 31ème Régiment d'infanterie " et revient en 1918 avec le grade de caporal.
C'était un homme intègre. Par deux fois Proust tenta de lui envoyer de l'argent prétextant que c'était le résultat de fructueuses opérations de bourse. Par deux fois Reynaldo refusa. Il avait incontestablement le sens de l'Honneur.
Au moment où il fut question du prix Goncourt pour l'œuvre de M. Proust, il  fut très actif, allant  jusqu'à visiter Léon Daudet en Touraine pour solliciter et obtenir sa promesse de voter pour "La Recherche du Temps perdu" . Il assista à la mort de son ami intime et obtint la réconciliation de Marcel avec son frère.
L'œuvre de Reynaldo est vaste. De l'Opéra Comique (La Carmélite) à l'opérette (Ciboulette 1923).Des poèmes mis en musique (Caprice Mélancolique…)  à la composition de ballets (La fête chez Thérèse 1908- et Le dieu Bleu de Jean Cocteau.) Au titre de la danse, il est invité à St Pétersbourg, pour la saison d'hiver; mais il arrive au moment d'un scandale: Diaguilew est renvoyé pour avoir porté un costume jugé indécent  dans Gisèle. Reynaldo réorganisa les Ballets Russes en compagnie indépendante et réintégra Diaguilew avec lequel il collabora. IL fit une tournée musicale à Monte-Carlo et en Algérie.
Les pièces pour piano que Reynaldo composait, la plupart sur des poèmes contemporains, se montraient d'une grande sensibilité. Elles avaient un grand succès. Reynaldo Hahn était devenu la "Coqueluche" des Salons.Il était assez indifférent envers les novateurs, comme Fauré ou Debussy et n'aimait pas les œuvres de Wagner. Il a été plutôt considéré comme "mozartien à sa façon"
Reynaldo était un ami de la famille Daudet. Il  connaissait intimement Lucien et Léon les fils de Julia et d' Alphonse. Il fut plusieurs fois l'hôte  de la maison de Champrosay. C'est d'ailleurs là qu'il interpréta pour la première fois en public, en présence du poète Verlaine, les fameuses "Chansons tristes."
Il mourut après une vie bien remplie, à Soixante treize ans, en 1947.


SERGE  BERTHOUMIEUX

Rue des Grès s’élève sur la droite en montant, l’ancienne maison Morize au N° 20. Ce bâtiment tout blanc a abrité une personne très appréciée dans le monde musical. Il travaillait à la réalisation d’œuvres musicales, de concerts, de conférences, aussi bien pour la radio que pour la télévision. De plus il tenait un poste de critique musical au Figaro Littéraire ainsi qu’à la revue Diapason
C’était aussi un violoniste confirmé reconnu par des gens comme Ivry Gitlis qui lui disait « Tu es habité par le violon ! » Co-Fondateur de l’Académie Charles Cros, c’était un ami de Ravel. C’est ce dernier qui Lui avait conseillé la carrière de critique musical. Les nombreux concerts qu’il organisa  à la radio étaient toujours de haut niveau ; ils étaient très suivis. A Brunoy il avait prêté sa compétence pour un concert d’orgues à l’église St Médard avec la présence active de Pierre Cochereau et du trompettiste Roger Delmotte.
Pour situer le personnage, reprenons ce que Mme Berthoumieux nous raconte : « Une lettre venue de Suisse dit textuellement : « Je suis peintre en bâtiments. Je n’aimais que les variétés, Tino Rossi ; Vous étiez entre deux émissions que je suivais ; Vous ne m’avez pas ennuyé, alors je suis resté. Maintenant, je sais qui est Beethoven, je sais qui est Mozart et ce sont mes amis ».Serge Berthoumieux était né en 1904. Il est mort à Brunoy en 1986.

Pour en savoir plus , se reporter au Monmartel N° 14   ( Article de Mme Berthoumieux)


FRANCOIS ADRIEN  BOELDIEU
1775 -1834

Boeldieu est né sous les auspices du changement, de la fièvre révolutionnaire et des guerres de l'Empire. Et pourtant il conserva un caractère doux et serein, malgré les violences  dont son siècle fut le témoin
Ce n'est qu'à la Restauration qu'il se révèlera lui-même, dans une certaine stabilité.
Mais c'est sans doute à cause des grands changements que  subit la société où  il vivait qu'il sentit le besoin de quitter le classicisme  qui régnait encore au temps de Louis XVI.
Né dans une famille aisée, il ne se dressa aucun obstacle en travers de sa vocation. Il resta durant trois ans à Rouen chez un organiste, Broche, élève de Martini, mais ivrogne et brutal. Il part alors pour Paris jusqu'en 1793 et revient à Rouen en pleine terreur. Il présente alors deux opéras  comiques qualifiés de larmoyants : La Fille Coupable  et  Rosalie Myrza. Il retourne à Paris après le 9 thermidor.
1797 Il fait jouer " Le Calife de Bagdad " qui a un grand succès et où transparaît l'influence de Chérubini et de Cimarosa
En 1802, il épouse une danseuse de l'Opéra. Mariage malheureux.  En 1803 il  part seul pour la lointaine Russie. L'empereur Alexandre le nomme maître de chapelle puis directeur du Théâtre Français de Moscou. En 1816 il produit à Paris " Jean de Paris " qui est salué par divers connaisseurs comme le compositeur Weber, dans un journal de Dresde. Ses amis sont Méhul et Chérubini.
En 1817, il est nommé membre de l'Institut au fauteuil de Méhul décédé. Et puis c'est " La Dame Blanche " en 1825, son chef d'œuvre où l'on peut trouver  l'influence de Rossini .
A partir de1829 une maladie tenace et destructrice va l'assaillir et va l'enlever à l'affection de ses amis en 1834.
Rénovateur de l'Opéra Comique en France,  il était aimé et estimé. On a dit de lui que c'était un cœur d'élite, droit et généreux.
Lorsque vous traversez l'Yerres près du Moulin de Jarcy et que vous continuez le chemin en direction de Varennes , sur la droite vous pouvez découvrir une belle maison blanche au style directoire. C'est là que vécut un certain temps Boeldieu
On dit même qu'il y composa " La Dame Blanche " .

 


FRANCOIS COUPERIN DIT « LE GRAND »
1668-1733

Héritier de son grand père Mathurin Couperin (1569-1641) originaire de Tournan en Brie et de son père Charles Couperin, « l’ancien » mort en 1679, tous deux organistes. François Couperin manifesta dès sa jeunesse des dons inégalés dans l’art de la musique, orgue et clavecin
Il a onze ans à la mort de son père, les marguilliers de St Gervais, voulant conserver pour leur église un jeune homme aussi doué, le grand Lalande joua sept ans durant l’intérim pour conserver la place à François. En 1683, le jeune prodige devient titulaire du poste et reçoit déjà 300 livres par an jusqu’à sa majorité.
Il avait une grande admiration pour l’Italien Corelli. Ce qui l’amena à une certaine « fusion des styles italien et français. »
On admire la légèreté de sa musique. On a exprimé l’idée « qu’il y a chez ce musicien et le peintre Watteau un même univers »
A côté de sa musique pour orgue et pour clavecin, il écrit aussi de la musique de chambre « qu’il interprétait devant le roi, à Versailles avec les meilleurs instrumentistes de l’époque ». De plus il a le poste d’organiste de la chapelle royale.
de 1693 à 1730 et de maître de clavecin des enfants royaux.
Il est fort probable qu’il vint à Brunoy à l’église Saint Médard pour certaines cérémonies auxquelles assistaient Monmartel et ses invités.
Il eut tous les honneurs, respecté par les grands de ce monde, par le musicien Lalande et par deux rois de France, Louis XIV et Louis XV.

JG